Les crispations des relations entre la France et l'Algérie se sont apaisées. Et c'est le président de la République lui-même qui l'a souligné hier, lors d'une audience qu'il a accordée à la ministre d'Etat, ministre de la Justice française, Mme Michèle Alliot-Marie, en visite officielle de deux jours à Alger. Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, s'est exprimé publiquement sur la question des relations algéro-françaises, qui accusent, depuis des mois, un coup de froid sans précédent. "Les relations entre l'Algérie et la France se portent bien", a déclaré le chef de l'Etat à l'issue de cette audience, en réponse à une question d'un journaliste sur les relations entre les deux pays. Les propos du Président, rapportés par l'Agence APS, indiquent que tout est revenu à la normale. Tout porte à croire que la réponse sera affirmative, en raison du ballet diplomatique ouvert par Paris, ces derniers mois. Alger a vu défiler des personnalités politiques françaises pour tenter d'élucider les questions qui fâchent les deux pays. Les indicateurs de la normalisation des rapports entre Alger et Paris sont, sans doute, le retrait de l'Algérie de la liste des pays à haut risque ainsi que la disculpation du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni. Mais, pour autant, tout n'est pas rentré dans l'ordre tant que d'autres questions qui fâchent sont toujours en suspens. D'ailleurs, le président Bouteflika a éludé la question d'une éventuelle visite d'Etat en France, en répondant par un "Inchallah". Pour sa part, Michèle Alliot-Marie a indiqué que les entretiens avec le président Bouteflika ont porté sur tous les domaines, notamment ceux relatifs à la défense, l'intérieur et la justice. "Le président de la République m'a fait le grand honneur de me recevoir longuement et nous avons évoqué tous les domaines très larges de la coopération entre la France et l'Algérie", a-t-elle précisé, qualifiant de "très profondes" et de "très intenses" les relations entre les deux pays. "Nous avons développé la coopération dans le domaine de la défense et de l'intérieur, mais également dans celui de la justice, notamment depuis 2004 où nous avons une coopération dans le domaine de la formation", a-t-elle ajouté. Elle a exprimé son souhait de voir ces relations "se développer, non seulement dans l'intérêt de nos deux pays, mais également dans l'intérêt des autres pays voisins ainsi que pour le développement de la paix et de la sécurité parce que, a-t-elle dit, c'est notre mission profonde". Il faut dire que la France multiplié les gestes pour apaiser les tensions entre les deux pays. Le dernier en date, les déclarations de Mme Alliot-Marie sur la volonté de Paris à aller vers une législation plus avantageuse pour les Algériens concernant la circulation des personnes. Dans un entretien publié dimanche dernier par le quotidien algérien El-Watan, Mme. Alliot-Marie affirmait que la France est prête à des avancées sur la législation sur la circulation des personnes, parce que celle-ci n'est plus avantageuse pour les Algériens.