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"Nous sommes entre une crise de solvabilité des entreprises et la nécessaire expansion des financements"
Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Abef
Publié dans Le Maghreb le 24 - 10 - 2010

Dans l'entretien qu'il nous accordé, M. Abderhamane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers, nous a déclaré que malgré les avancés enregistrées en termes de prestations de services, de transparence de l'information et de monétisation, beaucoup reste à faire, notamment pour ce qui est du développement du réseau bancaire et de bancarisation, principalement des PME. Concernant ces dernières, il plaide pour une mise à niveau effective et une amélioration de la gouvernance afin de leur faciliter l'accès au crédit.
Le Maghreb : Le ministre des Finances a estimé que la loi sur la monnaie et le crédit est susceptible de renforcer la stabilité bancaire. A votre avis dans quel sens le serait-elle ?
Abderrahmane Benkhalfa : la loi sur la monnaie et le crédit est dans tous les pays du monde la loi de base qui règlemente les conditions d'exercice de l'activité bancaire, de fonctionnement des banques, et c'est aussi la loi renferme les éléments de sécurité et de stabilité financière. C'est une activité qui exige beaucoup de professionnalisme et beaucoup d'éthique. Les modifications qui viennent d'être apportées sont des modifications voulues par la puissance publique, qui viennent conforter ce texte de base. Les banques et établissements financiers membres de notre organisme professionnels prennent acte de ce dispositif. Nous sommes davantage orientés vers le développement du service bancaire, l'amélioration du service bancaire, le développement de la bancarisation. Les banques et établissements financiers en Algérie sont conscients des efforts à faire pour que les transactions bancaires augmentent, pour qu'il y ait de moins en moins de cash dans le circuit et qu'on ait plus recours au chèque. Par rapport aux autres pays, les banques algériennes, sont celles qui ont les plus grandes charges institutionnelles. De ce point de vue, ce sont les plus citoyennes de toute la région, car tout le contrôle de change est mis en œuvre par les banques. Les milliards d'euros et de dollars de flux de capitaux de l'Algérie vers l'étranger et de l'étranger vers l'Algérie sont domiciliés par les banques. Il y a un contrôle opération par opération dans les banques, et ce sont ces dernières qui s'assurent qu'un flux financier est toujours suivi d'un flux physique. En Algérie, en plus de l'activité commerciale, les banques ont cette charge institutionnelle et agissent comme intermédiaire agréé de la Banque centrale dans le contrôle des flux et surtout l'assurance et la gestion qui permet de protéger les réserves en devises de la collectivité nationale.
Justement, vous avez indiqué récemment que les banques allaient travailler en étroite collaboration avec les douanes algériennes afin de surveiller les flux de capitaux….
Dans les opérations de gestion des flux et les opérations de commerce extérieur, il s'agit surtout des opérations qui portent sur les biens; la responsabilité des banques est de domicilier avant l'opération, de la suivre avec les correspondants bancaires à l'étranger, et d'apurer l'opération à la fin, ce qui veut dire s'assurer que tout transfert financier correspond bien à une opération physique. Cette correspondance entre les flux financiers qui vont de la banque et les flux physiques qui sont gérés par la douane est matérialisée par un document douanier nommé le D10. Actuellement, ce document ainsi que d'autres documents douaniers sont envoyés aux banques sur support papier par voie de messagerie papier. Nous sommes maintenant face à une gestion massive de supports papier. Le support papier force à une gestion qui n'est pas confortable. Le support papier est manuellement rempli, et induit des saisies successives. La saisie est souvent source de coûts et de travail et probablement de fraude. Nous travaillons actuellement avec les services des douanes et selon les orientations de la Banque d'Algérie pour l'installation de plateformes d'échange électronique. Ainsi, les documents douaniers, et notamment le D10, qui formalisent l'entrée et la mise en consommation de biens sur le territoire national, une fois saisis informatiquement par les douanes sur la base de déclarations vérifiées, sur la base de données SIGAD, par une connexion télécom sécurisée et codifiée, ne sont accessibles que par des agents agréés par nos soins. Partout ailleurs, les opérations de commerce extérieur sont traitées par un échange de données électroniques. Nous nous acheminons vers cela, la connexion est en cours. C'est un élément de confort mais il permet surtout de saisir en quelques jours des opérations qui sont problématiques, telles que les cas où les flux physiques ne suivent pas les flux financiers, des situations qui peuvent être non orthodoxes. Et enfin c'est un élément de sécurité, puisqu'il n'y a plus de saisies successives. Une fois une opération saisie par les douanes, les banques suivent, ce qui permet un suivi permanent et journalier sans lourdeur papier, et d'exercer les opérations de contrôle dans de meilleures conditions. C'est une exigence actuellement, car nous avons de plus en plus d'opérations.
Dans le cadre de l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit, la Banque d'Algérie se voit attribuer des prérogatives très élargies en termes de fixation des tarifs des services monétiques, de l'obligation faite aux banques d'assurer une prestation de services et information de qualité. Quel est votre avis sur l'ensemble de ces dispositions ?
Les banques de la place exercent leur métier dans les conditions règlementaires en vigueur. Le décideur vient d'imposer le cadrage de certaines opérations par la Banque d'Algérie, les banques en prennent note. Déjà au sein de chaque banque et au sein de l'Abef, il y a des avancées réelles en matière de rationalité des tarifs bancaires. Beaucoup de services en Algérie coûtent beaucoup moins cher que chez les voisins. Il y a un effort d'action sur les services et sur les tarifs bancaires pour que la transaction passant par la banque ne soit pas dissuadée par le prix. Un grand effort est aussi fait pour les conventions clientèle. La relation juridique entre le client, qu'il s'agisse d'une entreprise ou d'un particulier, fait l'objet de plus en plus d'affinement juridique pour que l'opérateur ou le client soit protégé. Il y a aussi l'information générale au niveau des guichets des banques. Certaines banques ont même installé au niveau des agences principales un responsable de l'information clientèle. Celui-ci ne fait qu'informer les clients sur les procédures. La loi sur la monnaie et le crédit vient d'instituer un avis préalable pour la tarification; nous ne pouvons que prendre note de cela, mais les exigences de transparence, d'information de la clientèle et de tarifs conformes à l'éthique professionnelle sont des règles non seulement des métiers bancaires, mais de discipline bancaire. On le fait progressivement car il faut savoir que les banques algériennes sont celles qui ont aussi la plus grosse charge professionnelle. Nous avons un niveau de couverture très faible. En Algérie, nous comptons une agence pour 24 000 habitants. La norme serait d'une agence pour 7 000 ou 8 000 habitants. Il faut que les réseaux s'étendent, les 1 450 agences bancaires existantes constituent un réseau insuffisant au regard de la taille du pays et du nombre de clients existants et à venir. Il y a un effort important qui est consenti avec l'ouverture, chaque année, de 70 agences, mais cela reste en deçà des exigences et il faudra encore de l'effort. Cette surcharge met les agents et les cadres bancaires face à une pression énorme. Moins il y aura de pression, plus le service sera de meilleure qualité.
Le Conseil des ministres a récemment adopté un décret imposant le recours au chèque pour toute transaction dont le montant dépasse les 500 000 DA. Pensez-vous que cette mesure est applicable dans l'état actuel des choses ?
C'est une question à poser à tous les acteurs de la sphère économique réelle et de la sphère bancaire. Au niveau bancaire nous la considérons réalisable au vu des résultats obtenus pour le traitement des chèques, avec la dématérialisation et la télécompensation via des plateformes électroniques qui permettent l'échange d'informations et d'images de chèques de gros montant en toute sécurité de manière codifiée. L'ensemble des chèques ont été normalisés et 150 millions de chèques ont été utilisés en une année. Aussi, 170 scanners de dernière génération ont été installés dans les agences bancaires pour lire un chèque. Il y a aussi la transmission de gros montants via un réseau sécurisé pour les virements. Il faut pousser l'utilisation de la carte bancaire. Il existe une structure de veille sur le litige, un groupe spécialisé au niveau de la Satim qui règle les problèmes des retraits déplacés.
Beaucoup de personnes ont néanmoins du mal à faire confiance à la carte bancaire, notamment au vu des problèmes rencontrés avec les distributeurs de billets…
Ce sont des couacs technologiques de base. Les gens finiront par se familiariser avec la carte bancaire. Ce sera comme pour le téléphone mobile, il y aura un décollage, à tel escient que ne pas avoir sa carte bancaire c'est être en décalage par rapport à une modernité. Le défi est de convaincre les commerçants d'utiliser les TPE (terminaux de paiement électronique, NDLR). Nous expérimentons 2 000 à
3 000 TPE dans les grandes villes. Notre stratégie a pour objectif de gagner la confiance de milliers de commerçants. Certains commerçants imaginent qu'il y a d'autres services et agents qui regardent. Ils doivent savoir qu'ils sont protégés par le secret bancaire.
Il y a néanmoins un suivi fiscal …
L'information est protégée par le secret bancaire, sauf cas de réquisition judiciaire. Pour le reste, il existe un échange d'informations global entre les banques et le fisc mais dans cet échange les milliers de clients sont anonymes.
La nouvelle loi sur la monnaie et le crédit met en place deux centrales des risques, dont une pour les entreprises. Pourriez-vous nous éclairer à ce propos ?
L'endettement fait l'objet d'une centralisation pour la maîtrise des risques. Les banques ne sont pas autonomes. Quand une banque se porte mal, il y a un risque sur la place. Maîtriser le risque d'un client c'est une sécurité pour l'ensemble des banques de la place. L'objectif des centrales des risques est de consolider l'information par entités juridiques (entreprise ou particulier) sur les niveaux d'endettement antérieures et de la mettre à la disposition des banques. Cela leur permet de vérifier ces niveaux d'endettement avant d'octroyer un nouveau crédit. La centrale des risques est pilotée dans plusieurs pays par un organisme privé. Mais comme cette information est très importante, les centrales des risques en Algérie sont des organismes pilotés par la Banque d'Algérie. Il faut savoir, aussi, que les banques algériennes sont des banques d'entreprise. Plus de 88 % des crédits sont alloués aux entreprises, d'où la nécessité d'une centrale des risques entreprises, pour contrôler la prise de risque, anticiper les créances non performantes et organiser le secret bancaire.
Pensez-vous que la mise en place d'une centrale des risques permettra l'accès des entreprises aux crédits ?
L'information sur le niveau d'endettement antérieur permettra de diminuer le délai d'analyse des dossiers. C'est aussi pour cela que nous demandons actuellement des comptes certifiés, des bilans établis dans la transparence et des données crédibles sur la situation de l'entreprise. Cela permettra l'amélioration des délais de traitement des dossiers ainsi que l'opportunité d'octroi du crédit.
Le gouverneur de la Banque d'Algérie a récemment annoncé que les liquidités bancaires ont atteint 1 100 milliards de dinars. Malgré ces surliquidités, les banques sont assez frileuses pour le crédit…
Il ne faut pas aller vers le crédit facile et tomber dans l'engrenage des créances non performantes. Nous avançons sur les outils d'évaluation des risques. Le banquier est responsable sur l'allocation d'un crédit sur une base légère ou non crédible.
Sur le plan de la mobilisation des ressources, les banques jouent un rôle extrêmement important pour la mobilisation de l'épargne. Celles-ci ont collecté 5 000 milliards de dinars, ce qui prouve qu'elles suscitent la confiance des épargnants. Mais l'absorption de ces ressources ne dépend pas des banques mais de la sphère réelle. C'est pour cela que nous participons à la mise à niveau des entreprises, à l'amélioration de la gouvernance et de la comptabilité des entreprises, à la structuration du marché, et que nous demandons la certification des comptes. Vous savez, les banques financent de bonnes affaires de demandes de crédits, elles financent les entreprises qui arrivent à vendre. Les difficultés sont là, le dialogue est difficile mais on avance. Le crédit aux entreprises a augmenté de 15 % en 2008- 2009, et un jour nous atteindrons un taux de croissance de 20 %. Le couple banque - entreprise est à reconsidérer et le tissu des PME est à reprendre en main. Nous sommes dans un dilemme. Nous sommes entre la crise de solvabilité des entreprises et la nécessaire expansion des financements dans une logique d'optimisation de la sécurité.
Entretien réalisé par Isma Bellil


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