L'importance des zones humides a été soulignée, dimanche à Oran, lors d'une rencontre animée au profit d'un large public dans le cadre de la Quinzaine scientifique dédiée à la biodiversité. Un expert en environnement et maître de conférences à l'université d'Oran Es-Sénia, Moussa Kacem a proposé dans ce contexte un exposé consacré au Lac Télamine de Gdyel (Oran) qui figure parmi les zones humides de la wilaya. Ce site qui s'étend sur une superficie de 2.399 hectares est également inscrit sur la liste d'une quarantaine de zones humides algériennes classées dans le cadre de la Convention internationale "Ramsar". "L'Algérie est riche en zones humides qui font partie des ressources les plus précieuses sur le plan de la diversité biologique et de la productivité naturelle", a indiqué le spécialiste. Il a insisté à cet égard sur le rôle de ces espaces dans les processus vitaux, expliquant qu'ils entretiennent des cycles hydrologiques et accueillent une flore importante, des poissons et des oiseaux migrateurs. En plus de sa végétation naturelle adaptée au milieu salin, le Lac Télamine qui chevauche trois communes (Gdyel, Hassi Mefsoukh et Benfréha) se caractérise notamment par la richesse de son avifaune. La cigogne blanche, le flamant rose, l'oie cendrée et le héron figurent parmi les multiples espèces répertoriées en hivernage ou en passage migratoire au niveau de ce lac. Le site accueille également des activités de sensibilisation au profit du grand public et des élèves à l'occasion de la journée mondiale des zones humides, célébrée le 2 février de chaque année. Participant à cette rencontre, le président de l'association écologique Boudhour de Gdyel, Akroun Mohamed a mis l'accent sur la protection du lac Télamine, rappelant la proximité menaçante de rejets émanant d'une décharge sauvage et d'eaux usées. Il a souligné dans ce sens l'intérêt de deux projets inscrits par les pouvoirs publics en vue de la délocalisation de la décharge et de la réalisation d'une station d'épuration des eaux usées (STEP). Eu égard de sa position géographique et la diversité de son climat, l'Algérie présente une grande diversité d'écosystèmes de zones humides remarquables pour leurs biodiversités floristique et faunistique, qui participent à la régulation des débits des cours d'eau, qui permet l'alimentation des nappes d'eau souterraines et superficielles, procure un environnement stable et durable pour des activités génératrices d'emploi (les élevages, l'aquaculture, l'extraction de sel…) sans oublier la grande qualité paysagère de ses zones qui sont des lieux de détente et de loisir propices à de nombreuses activité récréatives telles la navigation, la pêche et la chasse. Pour rappel, l'Algérie œuvre, depuis son adhésion à la convention de Ramsar en 1982, pour la protection des zones humides, en adoptant la politique du renouveau rural, qui prône le développement rural sur la base d'une meilleure appréciation de l'espace d'intervention et de l'utilisation rationnelle des ressources naturelles, et c'est dans cette perspective qu'il a été retenu, au titre de l'échéance quinquennale 2010-2014 , cinq programmes nationaux au profit des différents territoires ruraux. Il s'agit des programmes de protection de bassins versants, de lutte contre la désertification, de réhabilitation et extension du patrimoine forestier, de mise en valeur des terres et de conservation des écosystèmes naturels. Il importe de souligner les multiples actions entreprises par l'Algérie ces dernières années dans le cadre de la mise en œuvre de la convention de Ramsar et qui ont porté leurs fruits à savoir : le projet de gestion intégrée de la zone côtière d'El Kala, Projet Life-pays tiers "protection et développement durable des zones humides d'Afrique du Nord" plan de gestion du projet de réserve naturelle du lac de Réghaïa.