Des universitaires réunis en séminaire à Jijel ont appelé mardi à la conception d'outils et de méthodes pour renforcer les fondements d'une "stratégie nationale de conservation de la diversité biologique". Par cette rencontre de deux jours, ouverte mardi à l'université de Jijel, les universitaires participants entendent, selon un organisateur, "situer le rôle actuel et potentiel des espaces protégés, avec une meilleure prise en compte de ces milieux naturels". Premier du genre à Jijel, ce séminaire, initié par le département d'écologie et environnement (faculté des sciences) de l'université, est également destiné à "mieux comprendre et quantifier le fonctionnement, les fonctions et les services des écosystèmes terrestres (entre autre les zones humides algériennes) et lacustres", et à "concevoir et à valider les méthodes, outils de conservation, de gestion ou de restauration", a-t-on souligné de même source. Un accent sera mis, au cours des travaux, sur l'intérêt et le rôle biologique et socioéconomique des milieux naturels, a-t-on encore indiqué, ajoutant qu'il s'agira également "d'identifier les impacts et d'évaluer la vulnérabilité de ces milieux naturels vis-à-vis des risques de la pression anthropique exercée, particulièrement dans la zone méditerranéenne, mosaïque riche et fragile d'écosystèmes fortement affectés par des aléas climatiques dus aux changements globaux". Ce séminaire permettra, entre autres, de réunir la communauté scientifique nationale activant sur les thématiques retenues et d'échanger sur ces problématiques son point de vue, de confronter ses expériences et de proposer des méthodes de gestion intégrée dans le cadre d'un développement durable. De nombreux chercheurs et universitaires algériens, versés dans le domaine de l'environnement et de l'écologie prennent part à cette manifestation scientifique qui s'intéressera particulièrement à la bio écologie des espèces et des populations, aux inventaires et interactions des communautés vivantes, zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (zones humides, écosystèmes forestiers, gestion et conservation des espaces protégées), à la biodiversité et au changement global ainsi qu'à l'impact du facteur anthropique. Dans une intervention liminaire, le président du séminaire a notamment rappelé l'importance du sujet "préoccupant" des milieux naturels et de la pollution par l'ensemble des sociétés modernes, évoquant au passage, les différents sommets mondiaux de Rio (Brésil), de Stockholm (Suède) et de Kyoto (Japon), axés essentiellement sur la protection de l'environnement. "Les milieux naturels et la pollution de l'environnement constituent depuis les années 60 une préoccupation majeure des sociétés modernes", a notamment souligné M. Kissarli, rappelant que "depuis des décennies, plusieurs actions internationales tentent de préserver l'environnement et les milieux naturels en visant notamment, la réduction de l'érosion de la biodiversité et la dégradation des habitats". A l'heure actuelle, a noté le conférencier, "il existe une prise de conscience quant aux menaces qui pèsent lourdement sur l'environnement et les milieux naturels, et ces sujets prennent de plus en plus de place dans la planification du territoire". M. Kissarli a par ailleurs annoncé la création prochaine d'une "association algérienne des amis des oiseaux", destinée à la protection et la sauvegarde de l'espèce faunistique nationale. La première communication, intitulée "Biodiversité de la Numidie", a été présentée en session plénière par l'enseignant français Gérard De Belair, de l'université de Annaba. Une minute de silence a été observée à l'ouverture du séminaire, à la mémoire de Belkacem Baziz, membre du comité scientifique de ce séminaire et maître de conférences à l'institut national agronomique d'El Harrach (Alger), décédé en juin dernier dans un accident de la circulation.