Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, passe, aujourd'hui, à l'APN, pour répondre aux questions des députés. La déclaration de politique générale présentée il y a plus d'une semaine, a suscité de nombreuses interrogations parmi les membres de la chambre haute du Parlement. Il a été question, notamment, de la lutte contre la corruption. Les scandales ayant éclaboussé les dirigeants de Sonatrach, suivi de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, ont été au centre des interventions des députés. Ces derniers ont abordé plusieurs questions relatives à la transparence dans la gestion des affaires publiques. Il s'agit, entre autres, du rôle du Parlement dans le contrôle de l'Exécutif et des missions conférées à la Cour des comptes. Les trois jours consacrés à l'examen de la déclaration de politique générale du gouvernement ont été marqués par un intérêt manifeste des députés au sujet de l'affaire Djezzy. Les questions de ces derniers ont porté surtout sur le "comment et le pourquoi ?" des transferts de devises à l'étranger que cet opérateur de téléphonie mobile a pu effectuer au mépris des lois en vigueur. Ouyahia a été interpellé vivement par plusieurs députés qui ont demandé des explications claires sur les intentions du gouvernement à propos du rachat de cette entreprise. Les membres de l'APN ont abordé, en outre, la question de la répartition équitable des projets de développement entre les différentes régions du pays. Certains élus de l'Intérieur du pays ont avancé, en effet, que leurs wilayas ont été "victimes" de marginalisation puisqu'elles n'ont pas bénéficié des aides de l'Etat, en matière d'infrastructures sanitaires ou de transport et de restauration scolaires. Signalons, par ailleurs, que les députés ont adressé au Premier ministre des questions traitant des retards accusés dans la réalisation de certains projets dont la date de réception a été dépassée. Ouyahia a été interpellé, également, au sujet de la persistance des pratiques bureaucratiques au sein des administrations et la pénurie de médicaments. Ceci, en plus de l'omniprésente question du pouvoir d'achat qui vient cette année se lier étroitement à un niveau d'inflation qui a dépassé les 10 % pour ce qui concerne les produits alimentaires frais. "Un coup dur pour les ménages", dit-t-on à l'APN Il faut dire, enfin, qu'Ouyahia devra se servir de sa verve discursive pour venir à bout de l'insistance des députés. Il est attendu qu'il réponde que l'Etat a pris des mesures fermes pour réprimer le fléau de la corruption. Il devrait leur rappeler que le gouvernement a promulgué une loi et a créé un organisme dont la seule mission est de lutter contre la corruption. Le Premier ministre, en habitué de l'hémicycle, assommera son auditoire à coup de chiffres traitant des réalisations accomplies dans les différents secteurs. Il ne manquera pas de faire, pour être plus persuasif, une comparaison de l'Algérie de 2010 avec celle des années 90. La grande nouveauté qu'apportera Ouyahia aujourd'hui traitera certainement du feuilleton Djezzy.