Un remaniement ministériel serait prévu à la fin du mois de décembre prochain. Ce changement devait, selon certaines sources, avoir lieu ces jours-ci, mais pour des raisons multiples, entre autres le rejet par l'APN du projet de loi de finances 2005, il n'a pas eu lieu. Il reste que la question que se pose un grand nombre d'observateurs est de savoir si Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, sera maintenu dans la nouvelle équipe ou sera-t-il sollicité pour un autre poste ? M. Ouyahia, chef du gouvernement et secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), a été le seul avec une poignée de députés à avoir défendu le projet de loi de finances tel que présenté par le ministre des Finances, M. Benachenhou. En rejetant le projet en question, l'Assemblée, dont le FLN détient la majorité, est accusée d'avoir empêché l'Algérie d'intégrer le concert des grandes nations. « Benachenhou estime que les députés ont rejeté une loi qui est opérationnelle sur le plan international. De ce fait, le premier argentier du pays ne s'entend plus avec l'APN, qui, sur le plan économique, entrave, de son avis, le développement du pays », a souligné un député. D'aucuns estiment qu'aujourd'hui le président de la République ne peut plus compter sur le vieux parti qui est actuellement disloqué et divisé en plusieurs clans. Si le FLN, qui est majoritaire à l'Assemblée, était uni et donc au service du Président, le projet de loi de finances ne serait jamais rejeté. Il est évident qu'actuellement le chef de l'Etat ne peut s'appuyer que sur la formation d'Ahmed Ouyahia qui, depuis sa désignation à la tête du gouvernement, a défendu et appliqué toutes les décisions du président de la République. Les consignes Rappelons qu'Ahmed Ouyahia a été nommé par Bouteflika ministre de la Justice et garde des Sceaux. Il a été par la suite écarté pour un poste de conseiller auprès du Président. Un portefeuille qui a suscité moult interrogations. La démission de M. Benflis du poste de chef de gouvernement a poussé le Président à faire une fois de plus appel à M. Ouyahia. Ce dernier, qualifié de l'homme des sales besognes, a posé, selon certaines indiscrétions ses conditions avant d'accepter l'offre de M. Bouteflika. Toutefois, dans l'une de ces sorties, M. Ouyahia a nié ce fait en déclarant qu'il a toujours répondu présent lorsque le pays avait besoin de ses services. En outre, dans les prochains jours, les yeux seront braqués sur le Conseil de la nation. Une chambre où le RND détient la majorité. A cet effet, les sénateurs seront donc appelés à débattre et à voter le projet de loi de finances 2005. Inévitablement, le vote des sénateurs déterminera la direction que prendront les événements dans le pays. Si le Conseil de la nation vote pour le projet de loi de finances 2005, le RND et Ouyahia sortiront grandis. Néanmoins, il reste à savoir quelles seront les consignes que le secrétaire général du RND donnera aux sénateurs de sa formation. « Le même problème s'est posé l'année dernière lors du vote de la loi de finances. Ouyahia avait alors réuni, comme à la veille de chaque événement important, les députés et les sénateurs et avait donné des orientations qui consistaient à voter pour le projet de loi. Il est fort possible que le même scénario se reproduise cette année », dira une source porche de cette formation. En d'autres termes, la loi de finances 2005 sera adoptée par le Conseil de la nation si le RND et les sénateurs désignés par M. Bouteflika votent pour. Dans ce cas de figure, le RND, qui se dit novembriste, aura sauvé la face et c'est en fonction de cet élément que le Président établira sa nouvelle carte politique. Par ailleurs, dans le cas où la loi est également rejetée par le Sénat, il y aura l'installation d'une commission paritaire composée de membres des deux chambres qui se penchera sur la question.