Le milliardaire égyptien, Naguib Sawiris, patron d'Orascom Telecom Holding (OTH), craint de voir la fusion de son groupe avec le russo-norvégien Vimpelcom tomber à l'eau. Sawiris a fait part de ses craintes au journal norvégien Dagens Naerinsliv, en déclarant que les chances de réussite de l'opération sont à 50%. La raison ? Sawiris estime que Telenor n'est pas " motivé " à cause des risques de nationalisation qui pèsent sur Djezzy, la filiale algérienne d'OTA. Ainsi, il devient clair que sans Djezzy, premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie, le groupe OTA est diminué. Telenor, qui détient 40 % du capital de Vimpelcom, n'apprécie pas, révèle Sawiris, la présence d'OTH au Pakistan et au Bengladesh. Des pays ou le Norvégien avait été installé également. L'attitude du magnat égyptien a changé au fur et à mesure que le feuilleton Djezzy évolue. Lors de l'annonce de la fusion, Sawiris s'est montré confiant, en espérant que le soutien russe à sa cause lui permettra de vendre Djezzy à 7 milliards de dollars. Maintenant que tout le processus de fusion est remis en question, le patron d'OTH se montre "prudent". Signalons, à cet effet, que Sawiris a déclaré récemment aux médias que l'affaire Djezzy n'aura pas d'impact sur la fusion envisagée avec Vimpelcom. Il est à rappeler, d'autre part, que le gouvernement algérien s'est montré complètement indifférent quant à cette fusion. Ouyahia et plusieurs membres de gouvernement ont affirmé que l'Algérie ne négociera l'acquisition de Djezzy qu'avec la partie cosignataire du contrat, à savoir le groupe OTH dont plus de 51 % des actions sont détenus par Weather investment de Naguib Sawiris. Il faut dire que malgré les déclarations contradictoires rapportées çà et là, au sujet de l'évolution de cette affaire de Djezzy, les discussions entre les deux parties semblent avancer. L'issue de l'affaire est déjà connue puisqu'il ne reste à savoir que le prix de la transaction. Le gouvernement algérien a déjà lancé un appel d'offres international portant évaluation de Djezzy. Entre l'offre algérienne estimée à près de 3 milliards de dollars et les attentes de Sawiris estimées à plus de 6 milliards de dollars l'écart est important. Un détail décisif qui oblige les deux parties à se soumettre à une évaluation internationale. Signalons, enfin, que les difficultés de Djezzy ave le fisc et la Banque d'Algérie, pour ne citer que ces deux là, suffisent pour dissuader d'autres éventuels acquéreurs. Cela, sans compter le fait que l'Etat algérien a exprimé sa franche intention d'acquérir l'opérateur de téléphonie mobile. Ce dernier, considéré comme la perle de l'empire de Sawiris, détient le plus grand portefeuille-clients en Algérie.