Le PIB de l'Espagne est resté stable au troisième trimestre par rapport au deuxième où il avait crû de 0,2%, a estimé vendredi la Banque d'Espagne, dont les prévisions sont généralement très proches voire identiques aux chiffres officiels publiés ultérieurement. Sur un an, le PIB repasse dans le vert, en hausse de 0,2%, après sept trimestres consécutifs de baisse. L'Espagne est sortie au premier trimestre de la récession, affichant une croissance du PIB, par rapport au trimestre précédent, de 0,1%. Elle avait poursuivi sa reprise au deuxième trimestre, avec +0,2%. "L'information disponible sur le troisième trimestre suggère un affaiblissement de l'activité, de caractère transitoire, dû en grande partie à la fin de plusieurs facteurs stimulants", note la Banque d'Espagne dans son bulletin économique. L'économie a ainsi souffert de la fin de la prime à la casse dans l'automobile et de la hausse du taux de TVA, deux mesures entrées en vigueur cet été. "A cela s'est ajouté l'impact, sur les composantes publiques de la demande nationale, des mesures d'austérité budgétaire approuvées en mai", poursuit la Banque d'Espagne. Le gouvernement socialiste espagnol a assuré à plusieurs reprises que le PIB n'enregistrerait aucun trimestre négatif (par rapport au précédent) en 2010. Mais sa politique de rigueur avait fait craindre un temps que l'économie ne repasse dans le rouge au troisième trimestre. Sur l'ensemble de l'année, le gouvernement table sur une contraction d'activité de 0,3% du PIB, puis une croissance de 1,3% en 2011. Les chiffres officiels provisoires pour la croissance du troisième trimestre, publiés par l'Institut national de la statistique (INE), seront publiés le 11 novembre. Les données définitives seront connues le 17 novembre. Au printemps dernier, l'économie espagnole, qui représente environ 12 % de l'économie de la zone euro dans son ensemble, était sortie de la récession, avec une croissance de son PIB de 0,2 % par rapport au trimestre précédent, moins toutefois que pour la moyenne de la zone euro (+1% ). La consommation avait tiré cette faible activité, les Espagnols procédant à des achats avant la hausse de deux points de la TVA entrant en vigueur en juillet. Les ventes de voitures neuves ont chuté depuis de même que la consommation en général. Le plan d'austérité mis en place par le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero, pour réduire le déficit public par deux en deux ans, soit de 11,1 % du PIB en 2009 à 6 % en 2011, a eu un "impact sur les composantes publiques de la demande nationale", comme le BTP et le secteur des services, signale la banque centrale espagnole. Plus de quatre millions de personnes sont encore officiellement au chômage en Espagne (soit un million de plus qu'en Allemagne, alors que le pays compte presque deux fois plus d'habitants que l'Espagne) et "l'emploi ne montre toujours pas de signes de reprises, même si on observe une baisse très prononcée des taux de destruction d'emploi sur un an" note la Banque d'Espagne. Le taux de chômage espagnol est d'environ 20 %, le plus élevé de la zone euro. L'Institut national de la statistique espagnol publiera jeudi 11 novembre son propre chiffre sur la croissance au troisième trimestre.