La frontière entre la banque et l'assurance, qui ont longtemps vécu séparées, a progressivement disparu avec l'apparition du modèle de la bancassurance. La bancassurance est une source de création de richesses dans laquelle les professionnels de la banque et de l'assurance devraient résolument s'engager pour financer le développement économique et social. Ce mode de distribution, s'est développé en France et en Espagne dans les années 80 à l'initiative des banques, d'abord dans l'assurance-vie, où elles représentent les deux tiers du chiffre d'affaires, et plus récemment dans l'assurance-dommages. Les consommateurs obtenaient des réponses simples, à un guichet unique, à l'ensemble de leurs besoins financiers : liquidités à court terme, constitution d'un patrimoine, d'une retraite, acquisition immobilière, protection contre des événements imprévus de la vie… Ce sujet relatif à la bancassurance a été l'un des thèmes abordés au 3e Forum de la finance islamique, présenté, hier, à Alger. A ce propos, l'Algérie s'ouvre à la bancassurance les dirigeants des secteurs banque, finance, assurance, en Algérie sont en train de développer ce concept qui sera une fois mis en évidence, un domaine de partenariat entre la banque Al Baraka et l'assurance Salama Algérie, via la Bancatakaful. Ce changement intervient pour consolider le processus de réforme du secteur des assurances, de manière à diversifier les réseaux de distribution et mieux les rentabiliser et de stimuler l'activité et la sécurité financières des sociétés. La Bancatakaful a été choisie afin de répondre aux exigences des consommateurs recherchant des produits charia compilant et compléter la chaîne de financement islamique par des couvertures en assurance conformes à la charia, aussi permettre des synergies de développement entre les banques islamiques et les opérateurs Takaful. De façon générale, la Bancatakaful se définit comme stratégie de distribution des produits Takaful par les banques et les établissements financiers. La Bancatakaful est une stratégie adoptée par les banques et les opérateurs Takaful pour intégrer le marché financier, tout en respectant le principe même du Takaful (charia compliant) en s'alliant à des banques islamiques. Takaful est en effet un concept islamique d'assurance qui est basé sur les Mou'amalat (transactions bancaires islamiques) et qui respecte les normes et les règles de la Charia (loi islamique). Le Takaful est basé sur la coopération, la responsabilité, la protection et l'assistance au sein d'un groupe de sociétaires. C'est une forme d'assurance mutuelle. Selon les responsables de ce concept, le facteur qui servira de succès pour cette bancassurance, est l'engagement total des dirigeants de la banque et de l'assurance, l'investissement dans la technologie, le développement des ressources humaines ;notamment le front office, l'adoption d'une stratégie marketing cohérente entre la banque et l'assureur, unir les efforts dans tous les domaines relatifs à Bancatakaful, innovation des produits Takaful, culture d'entreprise qui favorise la coopération. La formation du personnel de la banque est assurée par la compagnie d'assurance ; mettre en place des programmes de sensibilisation de la clientèle et des promotions spéciales pour renforcer l'attractivité du Takaful par rapport aux assurances conventionnelles. Par ailleurs, lors du forum algérien de la finance islamique, le financement de l'immobilier en Algérie a été également un thème retenu en considération de la part des intervenants. En effet, il est à savoir que la société de refinancement hypothécaire est prête à accepter les demandes de refinancement émanant des banques pratiquant les règles de la charia pour le refinancement des crédits au logement et à émettre des titres Sukuk sur le marché financier "pourvu que la législation en vigueur le permet", a affirmé M Abdelkader Beltas, président-directeur général de la société de refinancement Hypothécaire. L'introduction de nouveaux produits financiers comme les ''Sukuk'', titres conformes à la Charia (loi islamique) et dont la rémunération dépend des profits ou des pertes réalisés par l'émetteur, est ''en cours d'études'', a affirmé, mardi, le président de la Commission de supervision des opérations en Bourse (Cosob), Ismail Noureddine. ''La Cosob a déjà examiné l'émission des sukuk, mais c'est un domaine qui mérite d'être détaillé'', a-t-il déclaré à l'APS en expliquant que ce volet s'inscrivait dans le cadre de la réforme du marché financier. Il a annoncé qu'''un débat national sera lancé dès 2011'' sur la réforme financière.