Le partenariat entre la CNEP et Cardif est de nature à booster le secteur des assurances en diversifiant ses activités et en y créant plus de compétitivité. La banque publique Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP) et Cardif, la filiale de la banque française BNP Paribas, devraient signer prochainement un contrat de partenariat pour la distribution de produits d'assurance à travers le réseau de la CNEP, a-t-on appris d'une source proche de la CNEP. Cette activité sera lancée durant le premier semestre de l'année en cours. Les agences de la CNEP proposeront tous les produits d'assurance. La CNEP compte 206 agences d'exploitation. Les négociations pourraient aussi aboutir à la conclusion d'une joint-venture pour la création d'une société mixte. Cardif avait obtenu l'agrément de la Banque d'Algérie en 2006. La CNEP et Cardif vont donc poser les premiers jalons de la bancassurance en Algérie. La bancassurance, qui signifie la commercialisation des produits d'assurance par les banques, est régie par la loi modifiant l'ordonnance 95-07. Le partenariat entre la CNEP et Cardif est de nature à booster le secteur des assurances en diversifiant ses activités et en y créant plus de compétitivité, estime Abdelmadjid Messaoudi, secrétaire permanent du Conseil national des assurances (CNA). « C'est une bonne nouvelle », a-t-il commenté. « Nous espérons que ce type de contrats se multiplie pour permettre la distribution de produits comme l'assurance-vie qui est très faiblement développée dans notre pays, Cardif étant spécialiste dans le domaine », a-t-il expliqué. L'essor de l'assurance-vie génère des ressources longues qui pourront être utilisées dans le financement de l'économie, a-t-il ajouté. Les fonds collectés dans le cadre de cette activité pourront être utilisés pour financer l'investissement, note-t-il. « La voie de la bancassurance est la meilleure », pour arriver à mettre en place un tel marché financier, a-t-il poursuivi. M. Messaoudi considère que la réussite de cette activité est tributaire de l'organisation de la profession qui devient nécessaire. Une source proche du milieu bancaire contactée par El Watan s'est montrée de son côté sceptique quant au développement de la bancassurance à moyen terme. « C'est encore trop tôt. Les instruments et le cadrage légal viennent d'être publiés et ce n'est pas encore un segment de marché à caractère généralisé », souligne notre source qui fera savoir que la bancassurance a fait l'objet de consultations entre l'Association des banques et les établissements financiers (ABEF), l'Union des assureurs et réassureurs (UAR) ainsi que le ministère des Finances. « Nous ne sommes qu'au début du processus. La bancassurance se développe dans les pays où il y a un niveau de bancarisation élevé. Or, avec une agence bancaire pour 28 000 habitants, nous avons un faible taux de bancarisation en Algérie. Les banques n'arrivent déjà pas à couvrir les besoins dans le secteur bancaire, alors de là à proposer des produits d'assurance... », argumente notre interlocuteur. Il y aurait, toujours, selon la même source, 1400 agences bancaires en Algérie alors que pour arriver à un niveau de bancarisation appréciable, il faudrait mettre en place au moins un millier d'autres agences. « Nous avons un fossé extrêmement important qu'il faudra combler. Même les Tunisiens et les Marocains nous ont devancés en la matière », relève encore notre source. « Chez nous, la bancassurance est un exercice de style qui peut toucher une ou deux banques, mais qui n'est pas une tendance. D'abord parce que le secteur des assurances est limité proposant seulement les produits obligatoires tels que l'automobile et les catastrophes naturelles. Ensuite, il faudrait que les banques aient les capacités pour cette activité », conclut notre source.