Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a vivement critiqué les projets européens de libéralisation du marché du gaz, samedi lors d'une visite à Sofia. Il a mis en garde contre des défauts de distribution et une hausse des prix. "Les propositions de la Commission européenne visant à libéraliser le transport du gaz sont bien intentionnées. Mais il est difficile d'estimer les conséquences de leur mise en oeuvre", a déclaré Vladimir Poutine après une rencontre avec son homologue bulgare Boïko Borissov. Les nouvelles réglementations que préconise l'Union européenne pour le transport de gaz, qui forceraient les sociétés à séparer leurs activités de production et l'exploitation du réseau, représentent certaines "menaces", a-t-il poursuivi. "Les grands acteurs tels que Gazprom et certaines sociétés européennes ne pourraient pas développer de nouveaux projets d'infrastructure gazière et le développement des infrastructures stagnerait". Cela pourrait nuire à la distribution et générer des hausses de prix, a-t-il encore avancé. Un autre risque est, selon M. Poutine, que les petites sociétés sans expérience dans la production et le transport de gaz fassent grimper les coûts en s'immisçant dans les principaux pipelines de transit. "C'est pourquoi je pense que ces propositions doivent faire l'objet de nouvelles expertises avant d'être mises en oeuvre". Une situation qui pourrait engendrer - selon lui - la stagnation du développement des infrastructures. Laquelle " pourrait nuire à la distribution et générer des hausses de prix ". Selon Vladimir Poutine, en appliquant une telle stratégie, l'Union européenne pourrait courir le risque " que les petites sociétés sans expérience dans la production et le transport de gaz fassent grimper les coûts en s'immisçant dans les principaux pipelines de transit ". De ce fait, il propose que " ces propositions " fassent " l'objet de nouvelles expertises avant d'être mises en oeuvre". Mais, comme souvent les propos de Moscou sont loin d'être dénués d'intérêts ... Vladimir Poutine tentant d'effrayer Bruxelles pour se placer en sauveur ... Rappelons toutefois à toutes fins utiles, qu'en décembre 2009, OMV, le premier groupe gazier et pétrolier d'Europe centrale, et la Bourse de Vienne ont créé une "Bourse du gaz". La nouvelle entité, qui s'appuie sur la plate-forme de distribution Central European Gas Hub (CEGH) opérée par OMV à Baumgarten, a commencé fin 2009 à proposer des contrats spots. Le négoce de contrats à terme était alors planifié pour une mise en oeuvre au printemps. L'objectif à terme est de faire du CEGH "la première place d'Europe continentale pour le commerce du gaz", avait alors précisé OMV. Le début des opérations en Bourse marque "une nouvelle étape pour la création d'un marché européen du gaz" et "renforce la sécurité des approvisionnements", avait alors déclaré le ministre autrichien de l'Economie, Reinhold Mitterlehner. On ne demande qu'à le croire ... Parallèlement, OMV s'associait à Gazprom pour développer cette plate-forme de distribution en Autriche, l'une des trois plus importantes d'Europe continentale. La structure dessert, outre l'Autriche, l'Allemagne, l'Italie, la France, la Slovénie, la Croatie et la Hongrie. OMV et Gazprom devraient détenir chacun 30 % du Central European Gas Hub.