L'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a appelé à l'ouverture d'une enquête "exhaustive et transparente" sur la répression menée par les forces marocaines dans le camp de Gdeim Izik, près de la ville occupée d'El-Ayoun. L'OMCT a rappelé, dans ce cadre, les conditions ayant entouré l'installation de milliers de Sahraouis dans ce camp, en octobre 2010, et la mort, le 24 du même mois, de l'enfant Zoubir Najem El Garhi, âgé de 14 ans, assassiné par les forces de répression marocaines qui ont tiré à balles réelles sur un véhicule, faisant également des blessés. Après avoir relevé que les unités militaires marocaines sont rentrées de force dans le camp, le 8 novembre passé, lors d'un assaut ayant fait des morts et des blessés, l'OMCT a souligné que les manifestations qui ont éclaté, par la suite, à El-Ayoun marquent le rejet des Sahraouis du démantèlement du camp de Gdeim Izik. L'OMCT a exprimé sa préoccupation quant au sort réservé aux centaines de Sahraouis arrêtés par les forces marocaines lors de ces manifestations. Elle a appelé les autorités marocaines a garantir "l'intégrité physique et psychologique" des Sahraouis arrêtés, à "faire cesser les abus, torture et mauvais traitements" infligés aux Sahraouis en détention et à leur garantir un jugement juste et équitable. Elle a déploré, en outre, l'absence des médias pour informer l'opinion internationale sur ce qui s'est passé à Gdeim Izik. Constatant que ce sont les autorités marocaines qui avaient interdit aux journalistes et aux observateurs internationaux de se rendre dans la ville occupée d'El-Ayoun, l'OMCT a également déploré le recours de ces autorités à la publication d'informations "confuses" et "vagues" sur la situation qui prévalait dans le camp et dans la capitale sahraouie occupée. L'OMCT a regretté, enfin, le fait que la mission des Nations unies au Sahara occidental, la MINURSO, ne soit pas dotée de prérogatives élargies à la surveillance des droits de l'Homme. De son côté, le gouvernement sahraoui a regretté que le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, n'ait pas mentionné la "grave situation" à El-Ayoun, dans la conférence de presse qu'il a donnée, samedi à Lisbonne, lors de la clôture du sommet de l'Otan, rapporte dimanche l'agence de presse sahraouie (SPS). "Le gouvernement sahraoui regrette profondément que M. Zapatero ait occulté de mentionner la grave situation dans la ville occupée d'El-Ayoun, qui a nécessité une session spéciale du Conseil de sécurité, suite à l'assaut donné par les forces marocaines contre Gdeim Izik, à l'aube du 8 novembre 2010", a souligné le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, dans un communiqué. Le chef de l'exécutif sahraoui s'est montré également "surpris par le fait que M. Zapatero n'ait pas réclamé l'ouverture d'une enquête internationale indépendante et urgente, de lever le siège imposé au territoire sahraoui et de permettre aux observateurs indépendants et aux médias d'y accéder afin de sauver des vies humaines et de protéger les Sahraouis contre la politique de purification ethnique pratiquée par le gouvernement marocain". Il a regretté aussi que M. Zapatero n'ait pas évoqué "le référendum d'autodétermination du peuple sahraoui et le respect des droits humains, deux principes de base dont le contournement ne participe nullement à la solution du conflit". Toutefois, M. Taleb Oumar a relevé "l'importance du dialogue et des négociations entre les belligérants souligné par M. Zapatero dans sa conférence de presse. Il a dans ce sens affirmé "la nécessité de clarifier l'objectif des négociations qui consistent à parvenir à une solution durable du conflit garantissant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination", rappelant que ces négociations "buttent sur l'absence de volonté politique du gouvernement marocain.