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Appels pour une surveillance onusienne des droits de l'Homme au Sahara occidental Condamnations unanimes des attaques sanglantes marocaines contre les camps sahraouis
Les attaques sanglantes des forces de l'occupation marocaines contre les campements sahraouis à El Ayoun occupée, la répression et le black-out qui ont suivi ne cessent de soulever les indignations et les condamnations des gouvernements et des ONG des droits de l'Homme. Ces dernières continuent à revendiquer, malgré le veto français, un mécanisme onusien de surveillance des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. C'est dans ce sens que l'organisation américaine des droits de l'Homme, Human Rights Watch (HRW), a condamné la «torture brutale» infligée par les forces marocaines aux civils sahraouis dans les centres de détention à El Ayoun et appelé à la mise en place d'un «mécanisme onusien» de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental. L'envoyé du HRW au Sahara occidental, M. Peter Bouckaert, a affirmé mercredi dernier dans une déclaration de presse depuis la ville d'El Ayoun occupée, rapportée par SPS et reprise par l'agence de presse algérienne (APS), que «plusieurs victimes [de l'assaut contre le camp de Gdeim Izik] n'ont même pas pu aller à l'hôpital parce que la police marocaine y attendait les blessés pour les tabasser». M. Bouckaert a, également, déploré le fait que les centres sanitaires «refusaient l'assistance aux Sahraouis blessés». Partant de ce constat, l'envoyé de l'ONG américaine a sollicité «la présence, en urgence, d'une mission de l'ONU, dotée de compétences en matière de droits de l'Homme», rappelant dans ce cadre que la Minurso «est l'unique mission onusienne dépourvue de compétences en matière de surveillance de ces droits». L'envoyé du HRW, seule organisation des droits de l'Homme autorisée par les autorités d'occupation marocaines à entrer à El Ayoun, quatre jours après l'assaut contre le camp de Gudeim Izik, le 8 novembre dernier, a révélé que «plusieurs Sahraouis arrêtés ont été torturés jusqu'à perdre conscience». Il a également évoqué des «cas graves de torture», avant de préciser que son organisation «a été obligée» d'interviewer la majorité des victimes à leurs domiciles, en raison de leur «incapacité de se déplacer ou de marcher, pour cause de lésions graves». Il ne manquera pas d'évoquer les atrocités commises par les forces de répression marocaines. De son côté, le réseau méditerranéen de défense des droits de l'Homme (REMDH) exprime sa plus vive inquiétude quant à la situation à El Ayoun à la suite des affrontements de ces derniers jours. Dans un communiqué adressé à notre rédaction, le REMDH exprime «sa plus vive inquiétude et condamne fermement l'usage de la violence ainsi que la répression à l'encontre de la population». Le REMDH demande également aux autorités marocaines de «respecter ses engagements internationaux, de respecter la liberté de la presse et, dans les plus brefs délais, de mener une enquête sur les événements survenus le 8 novembre 2010 à Gudeim Izik et à El Ayoun». Il demandera aussi que «les observateurs qui souhaitent se rendre sur place puissent le faire sans entrave et dès maintenant».Par ailleurs, l'indignation et les condamnations internationales se poursuivent. C'est dans ce sillage que le Sénat mexicain a condamné l'attaque marocaine contre les civils sahraouis dans les territoires occupés et a présenté ses «sincères condoléances» au gouvernement sahraoui, a exprimé son «indignation» contre les actes de violence dont les citoyens sahraouis ont été victimes le 8 novembre dernier à El Ayoun occupée, capitale du Sahara occidental. Lors d'une session tenue mardi dernier, le Sénat mexicain a demandé au ministère des Affaires étrangères de son pays d'intervenir «auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour mener une enquête sur ce qui s'est passé et agir pour préserver le droit international humanitaire et la paix au Sahara occidental». De son côté, le président de la session, M. Ricardo Garcia Cervante, a appelé le gouvernement fédéral mexicain à adopter une «position claire» sur les événements survenus lors du démantèlement du camp Gudeim Izik près de la ville d'El Ayoun. A son tour, l'Assemblée cubaine condamne fermement l'agression perpétrée par les forces d'occupation marocaines contre le camp sahraoui Al istiklal. La commission des relations extérieures de l'Assemblée cubaine a exhorté, dans une déclaration adoptée récemment, le Conseil de sécurité des Nations unies à «faire cesser de tels actes d'agression et diligenter une enquête sur les faits et leurs effets sur le peuple sahraoui». Même condamnation de la part du gouvernement du Nicaragua qui a qualifié de «barbare» l'attaque marocaine. En Italie, des associations organisent aujourd'hui une manifestation devant le siège de l'ambassade du Maroc pour «condamner la répression» contre la population sahraouie. Quant au parti politique d'opposition espagnol Gauche unie (IU), il a «vivement» condamné la «soumission» du gouvernement de son pays au Maroc, «force d'occupation d'un territoire non autonome», le Sahara occidental, rapporte jeudi l'agence de presse sahraouie SPS qui cite le responsable de la politique internationale de ce parti. G. H.