La visite de deux jours effectuée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, dimanche et lundi passés, en Iran, a été sanctionnée par la signature de 11 conventions et 3 mémorandums d'entente. Ces accords de coopération, conclus dans le cadre des travaux de la première Grande commission mixe algéro-iranien, concernent divers secteurs d'activité. Il est question de la justice, l'agriculture, la santé, l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, l'habitat, l'investissement ainsi que la jeunesse et les sports. Le premier mémorandums d'entente concerne la création d'un conseil mixte des hommes d'affaires. Le deuxième a été conclu entre l'Agence nationale de développement des investissements (ANDI) en Algérie et l'institution en charge des investissements et de l'assistance technique et économique en Iran. le troisième mémorandum, quant à lui, prévoit la création du fonds algéro-iranien. Les deux parties ont convenu, dans ce contexte, de réunir le comité de suivi, lors des quatre prochains mois à Alger, pour évaluer l'état d'avancement de la mise en oeuvre des conventions conclues. Signalons, d'autre part, qu'Ahmed Ouyahia a été reçu, lundi, par le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à qui il a transmis un message du président Bouteflika. Les deux responsables, a rapporté l'APS, ont abordé plusieurs questions internationales et régionales d'intérêt commun, dont les conflits au Proche-Orient et en Afghanistan. La situation dans la région du Sahel et la lutte antiterroriste ont été évoqués également dans ces entretiens qui se sont déroulés en présence des membres du gouvernements ayant accompagné le Premier ministre. L'APS, tout comme l'agence officiel iranienne, n'ont pas évoqué le contenu du message adressé par le président Bouteflika à son homologue Ahmadinejad. Des observateurs, au fait des relations entre Alger et Téhéran, estiment que le dossier du nucléaire iranien figurerait, fort probablement, dans le message du chef de l'Etat algérien. D'autant plus, ajoute-t-on, que des officiels anglais et américains avaient sollicité Alger pour servir de médiateur dans les pourparlers engagés par les puissances occidentales avec la République islamique à propos des activités nucléaires de cette dernière. Signalons, enfin, qu'Ahmed Ouyahia a déclaré, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le premier vice-président iranien, que le rapprochement entre Alger et Téhéran est fondé sur "l'attachement des peuples algérien et iranien à leur indépendance et au principe d'égalité dans les droits et obligations pour tous les Etats". Rahimi a affirmé, pour sa part, que "les accords signés en matière économique et commerciale étaient à même de hisser les relations entre les deux pays au niveau des relations politiques les unissant ". Le responsable iranien a déclaré que l'embargo dont fait l'objet son pays a finalement été bénéfique, puisqu'il a permis à l'Iran de "réaliser son autosuffisance dans plusieurs domaines".