Le procureur général a requis, hier, la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre des accusés dans l'affaire du naufrage, en novembre 2004, du cargo Bechar de la Compagnie nationale algérienne de navigation (Cnan). Le tribunal, avait repris mercredi l'examen de cette affaire par l'audition de l'ex-P-DG, Koudil Ali, accusé, avec d'autres directeurs de la compagnie ( le directeur de l'équipement et des techniques, le directeur technique des navires, l'inspecteur technique du navire " Béchar ", le directeur d'équipement des navires et l'ingénieur technique chargé du suivi des navires), d'avoir mis à la disposition du capitaine un navire en mauvais état et insuffisamment équipé et dont la validité du titre de sécurité avait expiré. Le tribunal a auditionné, jeudi, le directeur technique des navires " Béchar " et Batna qui rappelé que le Béchar était stationné au port depuis janvier 2004, dans de la vétusté de son état qui ne lui permettait pas d'être opérationnel en haute mer, mais son appareillage dans l'enceinte du port était possible. Dans ce sens, il a indiqué que le dernier voyage de ce navire, remontait à 2003. Le prévenu a ajouté, en écartant toute défaillance technique, que , " le naufrage a eu lieu suite aux conditions climatiques peut favorables et les vents furieux qui ont soufflé dans la nuit du 13 novembre 2004 ". Le tribunal a auditionné pour les mêmes circonstances, le directeur de l'armement et technique qui était du même avis concernant la capacité de navigation du cargo dans une distance limitée, dans des conditions climatiques normales. Auditionné par le tribunal à son tour, l'ingénieur technique chargé du suivi a évoqué les motifs d'échouage du "Batna", indiquant que le cargo accusait des avaries mais qu'il faisait l'objet de contrôles périodiques confirmés par des certificats, qui sont en possession de la compagnie. Pour leur part, Les témoins, dont deux membres de l'équipage du " Béchar " qui ont survécu au naufrage, se sont accordés à dire qu'aucun navire ne pouvait résister au mauvaises conditions météorologiques de ce jour là . Un autre témoin, employé de l'Entreprise du port d'Alger, qui était de permanence la nuit du drame, dit avoir reçu une alerte du commandant du " Béchar " à 16h30mn. Mais, vu le manque de moyens au port et la violence de la tempête, il était quasiment impossible de sauver le " Béchar ". Par ailleurs, a titre de rappel, le naufrage du " " Béchar " en novembre 2004, a fait 18 morts parmi les membres de l'équipage. Le tribunal criminel près la cour d'Alger a commencé l'examen de cette affaire en octobre mais avait reporté le procès en raison de l'absence de la défense de deux prévenus, ce qui a poussé le président du tribunal, M. Benkharchi Omar, à ordonner la désignation d'avocats d'office. La section criminelle du tribunal de Sidi M'hamed avait examiné, le 17 mai 2007 cette affaire et prononcé des peines de 15 ans de prison contre 15 prévenus. Le 16e prévenu, le chargé du suivi des navires, a écopé d'un an de prison avec sursis. N. I.