Washington et Séoul ont entamé dimanche des manoeuvres aéronavales communes en mer Jaune tandis que Pyongyang déployait des missiles dans la région et que son allié chinois assurait miser sur la diplomatie pour réduire la tension dans la péninsule. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, la Corée du Nord, dont le leader Kim Jong-il, malade, se préparerait à laisser les rênes du dernier bastion stalinien de la planète à son plus jeune fils, a placé sur leurs pas de tir des missiles sol-sol ainsi que des missiles sol-air dans la zone de tension. Celle-ci est brusquement montée lorsque la Corée du Nord a bombardé mardi l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, dans un secteur revendiqué par les deux pays, tuant quatre personnes, deux "marines" sud-coréens et deux civils. Pyongyang a affirmé regretter la mort de ces derniers. Dimanche, Séoul a conseillé aux journalistes de quitter l'île. La Chine s'est engagée pour sa part à empêcher une détérioration de la situation. Une délégation officielle chinoise a été reçue à Séoul par le président Lee Myung-bak, qui a demandé à Pékin de jouer un rôle accru pour la paix en tant que principal allié de Pyongyang. "Nous demandons que la Chine contribue à la paix dans la péninsule coréenne en adoptant une position plus équitable et responsable sur les liens entre les deux Corées", a déclaré le chef de l'Etat sud-coréen. "La partie chinoise a transmis un message de condoléances pour les victimes sud-coréennes de l'incident de Yeonpyeong et déclaré qu'elle s'efforcerait d'empêcher une détérioration de la situation pour le bien de la paix entre le Sud et le Nord", a ajouté la présidence sud-coréenne. Selon Chine nouvelle, Pékin est convenu que la situation actuelle était "inquiétante". Le président de l'Assemblée populaire suprême, le parlement de Corée du Nord, est attendu mardi en Chine, a précisé l'agence. Pékin suggère des pourparlers en décembre à six - Chine, Japon, Etats-Unis, Russie et les deux Corées. Mais on ignore si Pyongyang a accepté de participer à une telle réunion avec ses interlocuteurs habituels sur le dossier de la dénucléarisation de la Corée du Nord. Néanmoins, un important journal de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a estimé hier que les manoeuvres militaires américano-sud-coréennes constituent une "nouvelle provocation" pour la paix et la stabilité de la péninsule coréenne. Les manoeuvres militaires américano-sud-coréennes de quatre jours, lancées dimanche dans les eaux situées au large de la péninsule, constituent "une action criminelle" qui pourrait amener la région au bord de "l'explosion", a fait remarquer le journal Rodong Sinmun. Bien que la RPDC et la communauté internationale souhaitent apaiser les tensions sur la péninsule coréenne et y préserver la paix, les Etats-Unis et la République de Corée (Corée du Sud) défient la volonté et tentent de provoquer un conflit en jetant de l'huile sur le feu, indique le journal. La RPDC, qui ne serait pas effrayée à l'idée d'initier des manoeuvres militaires impliquant des porte-avions américains, s'est préparée à parer à toute sorte de provocation, souligne le journal dans un commentaire, ajoutant que la RPDC souhaitait la paix, mais ne craignait pas la guerre. La situation s'est dégradée sur la péninsule coréenne après que la RPDC et la Corée du Sud eurent échangé des tirs d'obus le 23 novembre. Quatre personnes ont péri dans cet incident.