Le montant des investissements américains réalisés en Algérie, pendant les 5 dernières années, est estimé à 5 milliards de dollars. Ce chiffre avancé, jeudi à Alger, par le président du Conseil d'affaires algéro-américain, Smain Chikhoun, lors de la conférence US - Maghreb sur l'entrepreneuriat est révélateur de la nature des rapports économiques liant les deux pays. La quasi-totalité de ces 5 milliards de dollars a été investie dans le secteur pétrolier. Le groupe Anadarko a, à lui seul, investi près de 4 milliards de dollars dans la vingtaine de gisements de pétrole qu'il exploitait dans le sud algérien. Dans le domaine des hydrocarbures, les Américains ont tenu à être présents, avec de grosses pointures. Outre Andarko, le paysage pétrolier algérien compte parmi ces acteurs Chevron-Texaco et Exxon -Mobil. Dans les secteurs hors hydrocarbures, en revanche, les entreprises du pays de l'oncle Sam sont, tout simplement, absentes. Ceci est dû, semble-t-il, à leur méconnaissance du marché algérien et de la difficulté qu'elles trouvent à concurrencer avec les entreprises chinoises et européennes. Ces dernières , surtout, sont avantagées par leur " présence historique" sur le marché mais aussi par certaines clauses d'accords d'association conclus entre l'Algérie et l'UE. La visite à Alger, mercredi et jeudi passés, du secrétaire d'Etat adjoint américain à l'Economie, à l'Energie et aux affaires commerciales, José Fernandez, a été annoncée comme le début d'une coopération plus diversifiée, appelée joliment "nouvelle initiative nord-africaine de partenariat pour les opportunités d'affaires (NAPEO)". Le sous-secrétaire d'Etat a déclaré que les hommes d'affaires de son pays sont " vivement intéressés " par les secteurs hors hydrocarbures qui offrent " beaucoup d'opportunités d'affaires. " En attendant la concrétisation de ce nouveau partenariat, les acteurs économiques se contenteront des déclarations de Fernandez qui a qualifié de " très fructueuses ", les discussions avec les responsables algériens dont le ministre de l'Industrie et celui du commerce. Benbada, notons-le, n'a pas manqué, à cette occasion, de demander au gouvernement américain d'appuyer l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Le responsable américain a révélé avoir évoqué avec les responsables algériens " les moyens d'élargissement des relations économiques avec l'Algérie, notamment dans le domaine aéronautique et des infrastructures ". Il a annoncé, en ce sens, la venue prochaine d'une mission économique américaine au Maghreb. Les deux parties, a-t-il dit, ont évoqué " en toute franchise certains obstacles pour le développement des relations économiques ". Fernandez, qui considère les mesures de la LFC 2009 comme " une question proprement algérienne ",n'a pas manqué de préciser que " les investissements étrangers en Algérie ont besoin d'un cadre juridique transparent et prévisible ".