Les dépenses des ménages et les dépenses publiques ainsi que les exportations ont soutenu la croissance économique de la zone euro de juillet à septembre, suivant les données publiées jeudi par Eurostat, lesquelles ont confirmé un ralentissement du PIB au troisième trimestre. Eurostat a annoncé que le produit intérieur brut de la zone euro avait augmenté de 0,4% d'un trimestre sur l'autre, après une croissance de 1% au deuxième trimestre. Ces données ressortent en ligne avec la première estimation. Sur un an, la zone euro a enregistré une croissance de 1,9% au troisième trimestre après une progression de 2% au deuxième trimestre. "Au regard de la volatilité des données trimestrielles, la situation globale est celle d'une croissance modérée de la demande intérieure, avec un moindre soutien du commerce extérieur et du cycle des stocks", commente Marco Valli, économiste de la zone euro chez Unicredit. "Malgré les récentes turbulences des marchés financiers, la reprise reste sur les rails", ajoute-t-il. Les marchés financiers ont connu des turbulences en raison des problèmes de dette souveraine de la zone euro, qui ont nourri les craintes de voir le Portugal ou même l'Espagne être contraints de demander une aide financière à l'Union européenne après la Grèce et l'Irlande. Notons que Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne a estimé hier que l'euro est une monnaie crédible et la crise actuelle n'est pas une crise de la monnaie unique, en exhortant les pays de la zone euro à respecter leurs engagements budgétaires. Au lendemain de la réunion de la BCE, à l'issue de laquelle cette dernière s'est engagée à maintenir ses mesures exceptionnelles de fourniture de liquidités au moins jusqu'à fin mars, il s'est refusé à dire si la banque centrale avait acheté des obligations d'Etat irlandaises et portugaises ces dernières heures pour soutenir le marché obligataire. "L'euro est une monnaie crédible, l'euro a conservé sa valeur exprimée en terme de pouvoir d'achat mieux qu'aucune monnaie européenne créatrice de l'euro au cours des 50 dernières années", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à l'European American Press Club à Paris. "C'est cela qui compte pour nos concitoyens. Et je me permets de le dire, c'est cela qui compte pour les plus démunis et les plus défavorisés de nos concitoyens. Car l'inflation est un impôt sur les plus démunis et les plus défavorisés." "Nous avons en ce moment un problème qui n'est pas un problème de la monnaie euro, mais qui est un problème de politiques budgétaires qui n'ont pas été correctes, et qui n'ont pas été correctes en dépit des règles qui auraient dû être suivies. C'est cela qu'il faut corriger et c'est cela qui sera corrigé", a-t-il ajouté. Le président de la BCE a donc incité les pays de la zone euro à tout faire pour atteindre leurs objectifs en matière de réduction de leurs déficits.