Le président Bouteflika s'est rendu, hier, en visite officielle de deux jours en Allemagne, sur invitation de la chancelière Angela Merkel. Selon des sources diplomatiques, le déplacement de Bouteflika s'inscrit dans une logique adoptée depuis plusieurs années et qui vise la diversification des partenaires économiques de l'Algérie. Le lancement du nouveau programme quinquennal 2010 / 2014, doté de 286 milliards de dollars constitue, estime-t-on, une bonne opportunité pour impliquer les entreprises allemandes dans l'effort de construction des infrastructures du pays et de ses installations stratégiques. A cet effet, 4 délégations d'hommes d'affaires allemands, ont déjà effectué des visites en Algérie au cours de cette année. Selon la même source, plusieurs sujets d'ordre politique et économique seront abordés par les deux parties qui aspirent à développer davantage le partenariat bilatéral, qui a pris un nouveau souffle depuis 2001, des suites de la première visite de Bouteflika en Allemagne. Depuis, les relations entre les deux pays se sont intensifiées avec la visite de l'ancien président fédéral, Horst Kohler, en 2007 et celle effectuée, moins d'une année plus tard par Angela Merkel, en juillet 2008. L'autre dossier, et non des moindres, qui sera au centre des discussions des deux dirigeants a trait au projet Desertec, dévoilé pour la première fois, lors de la visite de Horst Kohler à Alger, il y a plus de 3 ans. Pour rappel, ce projet qui prévoit la production de l'électricité à partir de l'énergie solaire dans le Sahara algérien, avant de le transporter en Europe via des câbles, a eu le soutien d'une vingtaines des grandes compagnies allemandes. La réalisation de ce titanesque projet, jamais réalisé dans le monde, coûterait, selon les premières estimations, pas moins de 400 milliards de dollars. Le flou qui a entouré Desertec jusqu'ici devrait disparaître à l'issue de la visite de Bouteflika en Allemagne. Les réserves émises par les autorités algériennes quant à ce projet sont liées directement à la question du transfert du savoir faire. Yousef Youcfi, ministre de l'Energie et des Mines, a défendu à maintes reprises le fait que l'Algérie ne veut pas se contenter du rôle de fournisseur du soleil. On a insisté du côté algérien sur l'impératif d'associer les entreprises algériennes dans la fabrication des équipements et du matériel rentrant dans la production de l'électricité à partir des énergies solaire, éolienne et autres. Il faut dire que le recours au savoir-faire allemand en la matière vient à point nommé avec le lancement, en Algérie, d'un programme ambitieux de développement des énergies nouvelles et renouvelables qui s'étale sur 20 ans. L'apport des Allemands, leader mondial de cette technologie, serait d'une grande utilité dans la concrétisation de ce programme qui se veut un pas décisif dans le passage de l'Algérie à l'après-pétrole. Signalons, enfin, que le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Allemagne a atteint, 2,96 milliards de dollars, en 2009. Pour le premier semestre 2010, l'Allemagne a occupé le 4e rang parmi les fournisseurs de l'Algérie avec 1,276 milliard de dollars, soit -12,9% par rapport à 2009. On souligne aussi que l'Allemagne ne figure pas dans le classement des 15 premiers clients de l'Algérie du premier semestre 2010, ce qui signifie que les exportations algériennes vers ce pays sont inférieures à 203 millions de dollars.