Un des pays occidentaux avec qui l'Algérie a nettement amélioré ses relations diplomatiques depuis la dernière décennie, l'Allemagne, dont la capitale, Berlin, accueille depuis hier le président Bouteflika dans le cadre d'une visite officielle de deux jours. Une visite qui était prévue, rappelle-t-on, pour le moins d'avril et dont le report était dû à l'éruption du volcan d'Islande ayant provoqué de sérieuses perturbations dans le domaine du trafic aérien. A l'invitation de la chancelière allemande Mme Angela Merkel, le chef de l'Etat s'est rendu donc hier en Allemagne, concrétisant ainsi sa seconde visite dans ce pays qualifié de géant de l'industrie mondiale, après celle effectuée en 2001. Dans un communiqué de la présidence de la République publié lundi, il est indiqué que Bouteflika aura à s'entretenir avec de hauts responsables allemands, à savoir la chancelière Angela Merkel ainsi que le président fédéral allemand Christian Wulff, ainsi que le président du Bundestag (Parlement), Norbert lammert. Au programme de la visite figure également une audience qu'accordera le chef de l'Etat au vice-chancelier, ministre fédéral des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. Au cours de ces entretiens, il est question de passer en revue l'état de relations bilatérales entre les deux pays à même d'insuffler une meilleure dynamique dans le développement des rapports tissés entre Alger et Berlin. Les deux pays recèlent en effet d'énormes potentialités en matière de développement tous azimuts. Le savoir-faire allemand et sa maîtrise avérée dans le domaine de la technologie et celui de l'industrie est de renommée mondiale. De son côté, l'Algérie décide du lancement d'un ambitieux programme quinquennal dont le montant du financement déployé pour sa réalisation (286 milliards de dollars) n'a jamais connu d'égal depuis l'indépendance du pays. Merkel : «Nous devons faire des propositions attrayantes» Du coup, il est attendu de cette visite de deux jours qu'effectue le chef de l'Etat en Allemagne un renforcement significatif en matière de coopération économique et de partenariat dans plusieurs créneaux d'activité. En d'autres termes, l'heure a donc sonné pour Alger et Berlin pour mettre à profit l'excellence des relations existant entre les deux pays, qui faut-il le dire ne souffre d'aucun quiproquo. C'est là d'ailleurs un objectif souligné on ne peux mieux clairement dans le communiqué de la présidence de la République ayant mis l'accent sur «la consolidation des acquis d'une relation qui se développe au fil des années». L'Allemagne est en outre un pays très intéressé par le lancement de projets d'investissement. En attestent les propos de la chancelière Angela Merkel, qui déclarait durant sa visite en Algérie en 2008 : «Nous sommes conscients du fait que de nombreux grands pays s'intéressent déjà à l'Algérie, c'est pour cela que nous devons, nous Allemands, faire des propositions attrayantes et plus intéressantes.» A vrai dire, ce qui requiert le plus l'attention des Allemands pour ce qui est de l'investissement en Algérie, ce sont plutôt les domaines des énergies renouvelables, des technologies de l'environnement, de la construction et de la réparation maritime, des transports, des infrastructures et de l'industrie chimique. Afflux de responsables et d'hommes d'affaires allemands en Algérie L'intérêt que manifestent les Allemands pour l'Algérie s'est manifesté, entre autres, par le déplacement durant cette année de quatre délégations d'hommes d'affaires dans le cadre des visites de prospection de l'opportunité d'investissement dans notre pays. Au volet politique, il y a lieu de souligner que la visite effectué par Angela Merkel en 2008 a été précédée par celle de l'ancien l'ancien président fédéral, Horst Kohler, datant de 2007, et avant lui l'ancien chancelier Gerard Schröder s'est rendu également à Alger en 2004. Ce qui constitue, à juste titre, une confirmation, selon laquelle l'Allemagne comme d'autre pays occidentaux à l'instar des USA n'est pas sans ignorer que l'Algérie occupe le rôle de pivot dans la région du Maghreb. Ceci en sus d'énormes potentialités financières dont dispose notre pays qui sont injectées notamment dans le cadre du prochain plan quinquennal projeté pour l'horizon 2014. Cela dit, au chapitre des relations commerciales, soulignons que pour 2009, les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Allemagne ont atteint 2,96 milliards de dollars, soit une augmentation de 7%. Pour le premier semestre 2010, l'Allemagne a occupé le 4e rang parmi les fournisseurs de l'Algérie avec 1,276 milliard de dollars, soit -12,9% par rapport à 2009. Dossiers géostratégiques Outre le développement des relations bilatérales entre Alger et Berlin, il n'est pas exclu que le président Bouteflika mettra aussi à profit sa visite de deux jours en Allemagne pour débattre avec les responsables de ce pays de dossiers géostratégiques, entre autres, la sempiternelle problématique de la sécurisation du Sahel, le dossier du Sahara occidental, la question du Proche-Orient ainsi que de l'avenir de l'Union pour la Méditerranée (UPM). A cela s'ajoute la candidature de l'Allemagne pour un siège permanent au sein du Conseil de sécurité de l'Onu qui sera également au menu des discussions.