" L'argent est à l'Etat et l'Etat doit percevoir ce qui lui revient " martèle Youcef Yousfi ! Ainsi donc, les pouvoirs publics reviennent à la raison et ont fini par réaliser " le rôle de père noël " que certains leur faisaient tenir. L'Etat veut désormais compter ses "billes" et exiger son dû, à commencer par ce que rapporte le secteur des mines. Le ministère de l'Energie et des Mines sort de sa léthargie et décide d'assainir le secteur minier. La tragédie vécue par plusieurs fronts miniers allant de la simple carrière de sable aux mines d'or en passant par les carrières de marbre, a failli être fatale pour le secteur qui n'a pas été épargné par les prédateurs. Le cas de l'exploitation sauvage et incontrôlée des carrières de sables et d'agrégats ainsi que celui du marbre ont coûté cher, particulièrement, sur le plan écologique. Cela a, d'ailleurs, été décrié par M. Youcef Yousfi qui déplore "la manière dont ont été exploitées certaines mines algériennes par des opérateurs étrangers ". Le ministre qui annonce de nouvelles mesures pour le développement et l'assainissement du secteur minier ne s'est pas empêché de faire le triste constat et déclarer qu' "Ils font tout sauf exploiter correctement nos mines". Il reconnaîtra tacitement les erreurs commises dans le choix du partenaire étranger et ses attirants chants de sirène. Même s'il ne l'a pas dit ouvertement, tout indique qu'il s'agit surtout du cas de l'exploitation du gisement d'or d'Amessmessa, dans la wilaya de Tamanrasset par l'australien GMA. Ce dernier partenaire aurait opéré, par coup d'effet d'annonce et usé d'une forme de publicité mensongère, lui permettant de s'accaparer la plus importante mine d'or du pays ouvrant son capital social à une spéculation déloyale. M. Yousfi a instruit les DME présents à la rencontre, d'hier, à Alger, réunissant les 48 directeurs de l'énergie et des mines du pays, d'inspecter toutes les carrières et mines pour contrôler les conditions d'exploitation et s'assurer de l'application des mesures de sécurité. " Nous sommes décidés à aller jusqu'au bout dans cette affaire, nous sommes décidés à arrêter l'exploitation illicite des carrières et des sablières ", martèlera t il. M. Yousefi annonce par la même occasion que "son département allait engager une lutte contre les exploitants fraudeurs, qui donnent de fausses déclarations sur les volumes d'extraction des minerais et leurs prix". Une guerre semble en cours d'être menée contre les contrevenants. Un grand bouleversement risque d'être opéré par le département de M. Yousefi qui affirme qu'il n'allait pas "se contenter de déclarations " et reste " déterminé à réviser le cahier des charges pour l'exploitation des mines", afin de rendre obligatoire les informations sur les volumes des extractions et leurs prix réels, tout en instruisant les DEM à les déterminer chaque année. Cette énième mésaventure instruit sur la permissivité des textes de loi régissant le secteur minier. M. Yousfi reconnait le " retard considérable " accusé par le secteur des Mines et promet que l'effort de développement dans ce secteur "sera axé sur le renforcement des réserves nationales en minerais par l'application de méthodes modernes pour évaluer le potentiel géologique de l'Algérie". Pour 2011, l'Etat a dégagé une enveloppe financière de 800 millions de dinars pour encourager la recherche minière, et compte modifier la loi y afférente pour lui permettre de contribuer à cette recherche. Les responsables du secteur se sont trouvés, assez souvent, dans l'expectative face à ce genre de questions, se contentant à peine de faire des constats. C'est la première fois où des mesures sont prises du tac au tac.