Le ministre de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi a annoncé mercredi à Alger de nouvelles mesures pour assainir et développer le secteur des Mines, qui accuse "un retard considérable", selon lui." Dans le domaine des mines, nous avons pris un retard considérable", a déclaré le ministre lors de la clôture d'une rencontre nationale qui a rassemblé les directeurs de l'énergie et des mines (DEM) des 48 wilayas. Déplorant la manière dont ont été exploitées certaines mines algériennes par des opérateurs étrangers, qui, selon le ministre, ''font tout sauf exploiter correctement nos mines'', il a souligné que l'effort de développement dans ce secteur sera axé sur le renforcement des réserves nationales en minerais par l'application de méthodes modernes pour évaluer le potentiel géologique de l'Algérie. Pour 2011, l'Etat a dégagé une enveloppe financière de 800 millions de DA pour encourager la recherche minière, et compte modifier la loi y afférente pour lui permettre de contribuer à cette recherche. Le ministre a cité dans ce sens l'objectif d'atteindre pour la production de phosphate quelques 5 millions de tonnes par an à court terme. "Nous produisons à peine 1 à 1,5 million de tonnes de phosphate chaque année, alors que nos réserves nous permettent de produire dix fois cette production", a regretté le ministre, qui a indiqué que le potentiel à découvrir pour cet engrais "est très important". Le ministère de l'Energie et celui des Ressources en Eau discutent actuellement de la possibilité d'installer des usines de traitement de phosphate pour produire des engrais, a indiqué le ministre. Par ailleurs M. Yousfi a instruit les DME présents à cette rencontre d'inspecter toutes les carrières et mines pour contrôler les conditions d'exploitation et s'assurer de l'application des mesures de sécurité. " Nous sommes décidés à aller jusqu'au bout dans cette affaire, nous sommes décidés à arrêter l'exploitation illicite des carrières et des sablières. L'Etat est là, les règlements et les lois, il faut qu'elles soient respectés il y trop de blessés et de morts dans ces carrières", a affirmé le ministre, qui a insisté sur le rôle des DEM et de la police des mines pour faire respecter cette réglementation. Toujours dans le domaine de l'exploitation des mines, le ministre a annoncé que son département allait engager une lutte contre les exploitants fraudeurs, qui donnent de fausses déclarations sur les volumes d'extraction des minerais et leurs prix. A ce propos, il a affirmé qu'il n'allait pas "se contenter de déclarations" mais s'est dit "déterminé" à réviser le cahier des charges pour l'exploitation des mines, afin de rendre obligatoire les informations sur les volumes des extractions et leurs prix réels, tout en instruisant les DEM à les déterminer chaque année. "L'argent est à l'Etat et l'Etat doit percevoir ce qui lui revient", a -t-il dit. Sur le plan du renforcement de la distribution des produits pétroliers, M. Yousfi a révélé que le gouvernement a donné son accord pour accompagner Naftal dans le développement des capacités de stockage de produits d'hydrocarbures ''dont l'objectif est atteindre 30 jours de consommation d'ici à 2020''. Revenant par ailleurs sur le programme de développement des énergies renouvelables, le ministre a indiqué qu'il sera présenté dans les prochains jours au gouvernement. La mise en oeuvre effective de ce programme sera entamée en 2011 et permettra sur les vingt prochaines années de produire 40% des besoins d'électricité de l'Algérie à partir de ces énergies, a encore fait savoir le ministre. Interrogé par l'APS sur la participation de l'Algérie au projet Desertec, le ministre a répondu que " nous travaillons ensemble, dans le domaine des énergies renouvelables, que ce soit avec les allemands comme avec d'autres partenaires, une fois que nous aurons définis notre programme d'une manière précise". La consommation de l'électricité augmente en moyenne de 6 à 7 % chaque années ce qui appelle à un doublement des capacités de production tous les dix ans, a indiqué le ministre pour illustrer les besoins énormes de l'Algérie pour ce type d'énergie. Concernant la pétrochimie, le programme de développement en la matière vise à doubler d'ici 10 à 15 ans, les capacités de raffinage de l'Algérie, estimées actuellement à 25 millions de tonnes.