En marge de la séance de questions orales à l'APN, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, a annoncé pour l'année, 2011, le démarrage d'un vaste programme national consacré aux énergies renouvelables et qui sera examiné dès la semaine prochaine par le gouvernement. "Une fois arrêté, ce programme sera entamé en 2011". Ainsi, l'Algérie avec ses 3 500 heures d'ensoleillement par an, est un des pays les plus riches en potentiel énergétique renouvelable au monde, selon toutes les études réalisées à ce jour. Le gouvernement qui pense déjà à l'après-pétrole, mise sur la production d'énergies alternatives aux deux sources énergétiques actuellement exportées, le pétrole et le gaz. Alors que le taux d'intégration des énergies renouvelables ne dépasse pad les 5 %, ce plan national de développement des énergies renouvelables ira jusqu'à 2017, indique-t-on. Il prévoit la production de 17 000 mégawatts pour le marché local et 6 000 MW pour les besoins d'exportations. Soit 30 % du bilan énergétique national d'ici à 2050. Pour atteindre ces objectifs les pouvoirs publics ont préparé le terrain. "Un cadre réglementaire et institutionnel favorable a été en effet mis en place. La loi relative à l'électricité, à la distribution publique du gaz, de février 2002, la loi sur les énergies renouvelables de 2004 et le décret sur les coûts de diversification ont déjà permis d'encourager le développement des énergies renouvelables", et enfin le plan national de ces énergies que vient d'annoncer, M. Yousfi et qui sera opérationnel courant l'année 2011. De même qu'il y a quelques semaines, M.0 Yousfi dans une déclaration avait évoquer le lancement de cet ambitieux programme national de développement des énergies renouvelables, qui s'étalera sur 20 ans, et devant augmenter considérablement la production de l'électricité à partir des énergies alternatives. "C'est un programme extrêmement ambitieux en matière d'énergies solaire, éolienne et de géothermique", a-t-il affirmé. Ce programme devrait aboutir à la production, à partir des énergies renouvelables, des mêmes quantités d'électricité produites actuellement à partir du gaz naturel. Le dernier rapport prévisionnel de la CREG prévoit pour les prochaines années une hausse importante de la demande intérieure en électricité et gaz. Dans le même cadre, il est à retenir que le Conseil des ministres du 5 décembre dernier, a entendu une communication relative à la création de l'Institut algérien des énergies renouvelables. Cet établissement, qui sera érigé à Hassi R'mel et placé sous la tutelle du ministre de l'Energie, assurera des formations spécialisées de courtes durées dans le domaine des énergies renouvelables, au bénéfice des personnels des établissements et entreprises activant dans ce domaine. Ces formations recouvrent notamment l'engineering et les techniques d'installation, d'exploitation, de maintenance et de sûreté des différents systèmes de production d'énergies solaires, éolienne ou à partir de biogaz. Il contribuera également à la promotion de la recherche appliquée dans le domaine des énergies renouvelables, à la valorisation de ses résultats, et à la réalisation d'installations pilotes de démonstration dans le domaine des énergies renouvelables, indique entre autres, le communiqué de la présidence de la République. Le chef de l'Etat a dans une précédente déclaration souligné toute l'importance qu'il accorde à la promotion des énergies renouvelables : "Le développement des énergies nouvelles et renouvelables doit mobiliser fortement notre attention, et j'entends la présentation d'un véritable programme d'action, tout en précisant, dés à présent, que les propositions qui en seront retenues bénéficieront d'un appui financier public approprié". "La centrale hybride de Hassi R'mel en est un exemple. Utilisant le soleil et le gaz naturel pour produire 180 MW dans la zone gazière de Hassi R'mel, c'est le seul projet d'envergure qui existe aujourd'hui en Algérie. Il est aussi le premier à l'échelle mondiale combinant turbines à gaz et énergie solaire". Trois autres centrales solaires d'une capacité globale de 200 MW sont programmées pour suivre ce projet qui s'étendra sur une superficie de 152 hectares. " Des miroirs paraboliques géants seront installés sur un périmètre de 18 hectares ainsi que des panneaux solaires de 100 m2 chacun pour générer de l'électricité. 300 millions d'euros ont déjà été investis dans ce projet. L'agence spatiale allemande (DLR) et le Centre espagnol de recherche sur le solaire (CIEMAT) apportent leur contribution à ce projet. De plus, les entreprises allemandes qui possèdent une technologie très avancée dans le domaine souhaitent apporter leur contribution dans le cadre d'un partenariat visant à promouvoir les énergies renouvelables, notamment le solaire algérien, l'éolien et le nucléaire. Toujours avec l'Allemagne, un autre projet, "Desertec", évalué à 400 milliards de dollars, destiné à exploiter le potentiel solaire de l'Algérie pour produire de l'énergie alternative, a été discuté lors de la récente visite du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika dans ce pays. Au cours de cette visite de travail effectuée à Berlin, le président de la République a clairement montré "son intérêt pour le projet Desertec, qui a jusqu'ici fait couler beaucoup d'encre". Avec la Chancelière Angéla Merkel, il a été décidé la mise en place d'une commission mixte, notamment pour développer le projet d'installations éoliennes et solaires Desertec. Mieux, le président Abdelaziz Bouteflika a insisté sur les besoins technologiques de l'Algérie pour que le pays dépende moins à l'avenir des hydrocarbures. Désormais, le soleil est une nouvelle priorité énergique pour le gouvernement.