La destruction de la biodiversité entraînerait une augmentation de la transmission de certaines maladies infectieuses à l'homme, aux animaux et aux plantes. C'est ce que révèlent des études scientifiques, recensées par des chercheurs anglais et américains pour la revue Nature. Paludisme, fièvre du Nil ou fièvres hémorragiques se transmettent ainsi davantage à mesure que la biodiversité diminue. En cause : la présence d'éléments pathogènes, mais aussi de vecteurs (pucerons, moustiques,...) et d'espèces " réservoirs " amplifient l'impact des virus. Alors que les espèces " tampons ", qui empêchent les transmissions ont, au contraire, tendance à diminuer. Certains prédateurs sont touchés par le déclin de la biodiversité, ce qui entraîne la prolifération d'espèces porteuses de pathogènes, dont le nombre était auparavant régulé par ces prédateurs. Autre explication : pour une raison qui reste à déterminer, les espèces qui résistent le mieux à l'érosion de la biodiversité sont aussi celles qui transmettent le mieux des infections. La disparition de certaines espèces " tampons " vient aussi perturber les équilibres et augmenter la transmission. Un exemple : aux Etats-Unis, des tiques, qui transmettent la maladie de Lyme, piquent souris et opossums. Ces derniers sont rarement porteurs de la bactérie, contrairement aux souris. La diminution du nombre d'opossums à cause de la destruction des forêts vient donc favoriser la diffusion de la bactérie, en développant proportionnellement le contact entre tiques et souris. Rappelons que des botanistes britanniques et américains ont annoncé mercredi avoir recensé 1,25 million de noms de plantes différentes constituant la première liste aussi vaste d'espèces et consultable sur le site www.theplantlist.org en anglais. Cette banque de données, essentielle pour la conservation des espèces, contient les noms scientifiques et les synonymes d'espèces végétales allant des herbes les plus simples aux légumes en passant par les roses de jardin, les fougères exotiques ou les mousses et conifères des bois. La "Plant List" comporte également des liens internet vers des publications scientifiques en rapport avec ces espèces pour aider les chercheurs, tant en botanique qu'en pharmacie dans leurs travaux. La liste a été réalisée juste à temps pour la clôture de l'année internationale de la biodiversité par les botanistes des Royal Botanical Gardens (Kew Gardens) de Grande-Bretagne et le Missouri Botanical Garden américain. "C'est crucial pour les prévisions, les mises en oeuvre et la surveillance des programmes de conservation des plantes dans le monde entier", a souligné le directeur des Kew Gardens, Stephen Hopper cité dans un communiqué. "Sans les noms corrects, la compréhension et la communication sur la vie des végétaux se perdraient dans un chaos inefficace, coûteraient des sommes faramineuses et risqueraient de mettre en danger des vies dans le cas de plantes utilisées en médecine", selon le communiqué des Kew Gardens. Parmi le million de noms d'espèces recensé, un quart environ (25,4%) sont encore considérés comme non-résolus, n'entrant ni dans les noms acceptés ni dans les synonymes, ont précisé les auteurs de la liste. Les experts en botanique et en technologies de l'information des deux institutions ont entamé leurs recherches en 2008 pour établir cette liste sur la base de comparaisons entre les familles de plantes répertoriées par Kew Gardens et le système Tropicos, une banque de données alimentée depuis 1982 par le Missouri Botanical Garden. En octobre dernier, les 193 pays membres de la Convention sur la diversité biologique réunis à Nagoya au Japon, avaient, entre autres, décidé de créer d'ici 2020 une banque de données en ligne de toute la flore connue dans le monde. Selon une étude de septembre dernier de l'Union internationale de la Conservation de la Nature une plante sur cinq dans le monde est menacée de disparition.