Des entreprises privées de stockage et de régulation du marché de la pomme de terre seront créées, en 2011, en vue de participer à la régulation des prix de ce produit de large consommation, a indiqué, jeudi, le président du Comité interprofessionnel de la filière pomme de terre, Bachir Séraoui. "Nous avons eu l'accord du ministre (en charge du secteur) pour créer des entités privées qui vont aider celles du secteur public dans la régulation", a annoncé M. Séraoui sur les ondes de la Radio nationale. Ces entreprises seront créées au courant de cette année pour "réguler et absorber les surplus de production, stabiliser les prix sur le marché, sécuriser les agriculteurs et éviter la spéculation", a-t-il expliqué. En terme de production, la filière prévoit la culture de 60.000 d'hectares (ha) pour la campagne 2011, soit une hausse de 18% par rapport à 2010, a indiqué M. Séraoui. La production de la pomme de terre a atteint 3,2 millions de tonnes (t) en 2010, contre 2,67 millions t en 2009 et 2,2 millions de t en 2008. L'objectif étant d'arriver à 4 millions de tonnes d'ici 2014. Il a soutenu, dans ce sens, la nécessité d'augmenter le rendement à l'hectare, actuellement de 200 qx, et d'introduire la mécanisation à partir de cette année. Rappelons, dans ce contexte, que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a réitéré mardi la volonté des pouvoirs publics de consolider le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), dont l'objectif principal est la sécurisation, la protection des producteurs à même de permettre les interventions de régulation du marché au profit des consommateurs. Dans ce cadre, et tout en saluant les résultats enregistrés pour la campagne pomme de terre d'arrière-saison 2010, le ministre de l'Agriculture a instruit les différentes institutions concernées pour dynamiser les acquisitions des surplus de production auprès des producteurs à des prix de référence de 20 DA/kg majoré d'une prime de qualité de l'ordre de 02 DA/kg. Il a rappelé, par ailleurs, que de nouvelles infrastructures de stockage ont été réceptionnées et qu'elles doivent être mises à la disposition de cette opération d'intérêt général. Le docteur Rachid Benaïssa a également relevé la grande confiance qu'ont les pouvoirs publics envers les agriculteurs pour relever le défi de la sécurité alimentaire et a rappelé les appels répétés du président de la République en la matière. Aussi, il a demandé aux acteurs de la filière d'être attentif à la mise en place d'actions sur le terrain qui devront non seulement faire augmenter les niveaux de rendement à l'hectare mais structurer les efforts dans la durabilité. Par ailleurs, les participants ont émis des propositions d'ordre pratique à même de consolider et de dynamiser la filière. Lesquelles propositions ont fait l'objet de débats fructueux et ont abouti à des accords interprofessionnels adaptés aux régions et aux enjeux fixés pour chacun d'eux. Enfin, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a réaffirmé la volonté et la disponibilité de son département pour accompagner fortement les efforts et la dynamique engagés par les producteurs de cette filière. Par ailleurs, M. Séraoui a fait savoir qu'un projet d'exportation de la pomme de terre durant l'année en cours est à l'étude, précisant qu'il ne s'agit pas d'exporter le surplus de la production, mais de "produire pour l'exportation", qui exige une traçabilité du produit. Il a indiqué, dans ce sens, que l'Algérie avait besoin d'importer certaines variétés de semences pour des raisons techniques et dans la perspective d'exporter la production vers les pays étrangers, notamment européens. "Nous produisons entre 200.000 et 220.000 quintaux de semences de pommes de terre à partir de variétés nationales, mais nous importons certaines variétés pour répondre à la demande en terme d'exportation", a-t-il dit.