Le baril de Brent de la mer du Nord a dépassé les 98 dollars hier matin pour la première fois depuis octobre 2008, sur des anticipations de réduction de l'offre après des arrêts de production en Norvège et en Alaska. A 08h30 GMT, le Brent pour livraison février se traitait en hausse de 0,5% à 98,14 dollars. A 14h20, l'échéance de février sur le Light Sweet Crude Oil s'affiche stable (+0,05%) à 91,1 dollars. Après trois journées de hausse, l'intérêt pour l'or noir ne se dément pas. Les opérateurs affichent ainsi la couleur avant la publication des stocks hebdomadaires américains de Brut à 16h30. Les analystes s'attendent à une baisse de 500.000 barils des réserves américaines. Le marché est également soutenu par les températures très froides relevées en Chine et aux Etats-Unis ainsi que par l'arrêt du pipeline qui traverse l'Alaska du Nord au Sud, et alimente la côte Ouest des Etats-Unis à la suite d'une fuite survenue le 8 janvier. Le transit est interrompu alors que l'Alaska est un gros consommateur de pétrole. Graphiquement, les cours ont atteint de nouveaux sommets historiques la semaine dernière à 92,5 dollars avant de basculer dans une phase de correction. Un mouvement qui n'a pas remis en cause la dynamique haussière à court terme. La barre psychologique des 100 dollars n'est désormais plus très loin et c'est ce à quoi peuvent prétendre les cours dans les prochaines semaines. Il faut savoir que l'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) a relevé mardi son estimation de demande mondiale de pétrole et de cours du baril pour 2011, qu'elle voit à 93 dollars en moyenne cette année contre une précédente estimation à 86 dollars. Dans son rapport mensuel, cette émanation du département de l'Energie prévoit que le baril de brut verra son prix passer d'environ 92 dollars au premier trimestre à 99 dollars au quatrième sur le marché new-yorkais. L'agence estime qu'il atteindra en moyenne de 98 dollars en 2012. En 2010, le cours moyen a été de 79 dollars. L'agence estime qu'il atteindra en moyenne 93 dollars sur l'année contre une précédente estimation à 86 dollars, et grimpera à 98 dollars en 2012. Côté demande, l'EIA estime à 2,2 millions de barils par jour la croissance de la consommation mondiale de produits pétroliers en 2010, contre 2,0 millions dans son rapport de décembre. Cette progression "fait plus que compenser les pertes des deux années précédentes", et place la demande de la planète à 86,57 millions de barils l'an dernier, au-dessus du niveau de 2007, précise l'agence. Selon ses experts, la demande devrait augmenter de 1,4 million de barils par jour en 2011 à 88,02 millions de barils par jour, et de 1,6 million de barils en 2012 à 89,65 millions de barils. Les pays émergents "devraient représenter l'intégralité de la croissance mondiale dans les deux prochaines années, avec les contributions les plus importantes provenant de la Chine, du Proche et du Moyen-Orient et du Brésil", a précisé l'EIA. Parmi les pays industrialisés, "seule l'Amérique du Nord connaîtra une croissance de sa consommation lors des deux années à venir, mais cela sera compensé par de nouveaux reculs en Europe et Asie", a-t-elle ajouté. Pour les seuls Etats-Unis, l'agence gouvernementale s'attend à une croissance de 160.000 barils par jour en 2011 et de 170.000 barils par jour en 2012, après +350.000 barils l'année dernière.