Les perspectives économiques sont favorables pour les pays émergents et leur produit intérieur brut (PIB) devrait selon les prévisions enregistrer une croissance de 6,3 % en 2011, a déclaré lundi Philip Suttle, économiste en chef de l'Institute of International Finance (IIF). Les flux de capitaux privés vers les économies émergentes ont bondi au cours des deux dernières années, stimulés par des facteurs comprenant leur taux de croissance positif et le différentiel de rendement croissant en faveur des marchés émergents, a indiqué l'IIF dans un rapport. Les flux de capitaux privés nets vers les économies émergentes sont passés de 600 milliards de dollars environ en 2009 à 910 milliards de dollars environ en 2010. Ce montant total devrait s'élever à près de 1 000 milliards de dollars cette année, et dépasser la barre des 1 000 milliards en 2012, selon ce rapport. La forte progression de la production en comparaison avec les économies matures, ainsi que l'amélioration comparative de leur profil de risque perçu, ont généré des opportunités d'investissement conséquentes sur les marchés . il faut noter que le FMI a revu à la hausse hier ses prévisions: il table désormais sur une augmentation de 4,4% du PIB en 2011, contre 4,2% dans sa précédente estimation au mois d'octobre. Et ce chiffre pourrait grimper à 4,5% en 2012. Cette reprise internationale plus forte que prévu s'explique notamment par le maintien des réductions d'impôts aux Etats-Unis. Cette décision devrait augmenter la croissance du PIB américain d'un demi-point de pourcentage en 2011, estime ainsi le FMI. Ce dernier a ainsi fortement relevé sa prévision de croissance pour le pays, de 2,3% à 3% pour 2011. Un ralentissement est toutefois attendu pour 2012 avec une hausse du PIB estimée à 2,7%. "De façon plus générale, un nombre croissant de signaux indiquent que la consommation privée, qui a fortement chuté durant la crise, commence à reprendre pied dans les grandes économies développées", déclare le Fonds. Ces économies ont pourtant tiré la croissance mondiale vers le bas depuis le début de la crise financière en 2007. Leur contribution commence toutefois à augmenter. Le FMI a révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour cette année dans les économies développées à 2,5% contre 2,2%. Le FMI prévoit également 2,5% de croissance en 2012. Il prévient cependant que ce niveau restera insuffisant pour entraîner une baisse du chômage. Et la fragilité des économies développées constituent toujours le principal risque pour la reprise mondiale, selon le Fonds. La crise de la dette en Europe, ainsi que le niveau élevé d'endettement de plusieurs autres pays, sont notamment sources d'inquiétude. Le FMI préconise donc "des actions globales, rapides et décisives en matière de politique économique" dans la zone euro. Dans un autre rapport également publié mardi, le FMI appelle à une augmentation du volume du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Dans la zone euro, la croissance est ainsi toujours attendue à 1,5% pour 2011 et à 1,7% en 2012. La croissance mondiale restera donc tirée par les pays émergents. Le FMI prévoit une hausse de 9,6% du PIB chinois cette année et de 9,5% en 2012. Quant au Brésil, il devrait connaître une croissance de 4,5% en 2011, contre 4,1% prévu auparavant.