Synthèse de Samira Imadalou Le monde se dirige droit vers la récession en 2009. Les rapports émanant des différentes institutions internationales convergent à ce sujet. Après la Banque mondiale et le Fonds monétaire international qui annoncent des perspectives économiques moroses pour l'année à venir, c'est au tour de l'Institut international de la finance (IIF) d'avertir : peu de pays sont à l'abri de la crise. Selon le rapport publié à Washington vendredi dernier et repris par les agences, le produit intérieur brut total de la planète devrait reculer de 0,4% en 2009 après avoir progressé de 2% en 2008. Cet institut qui regroupe plus de 375 des plus grandes banques et institutions financières au monde souligne que c'est la première fois que la richesse produite par le monde entier recule depuis le début de la décennie 1950.«L'activité économique et l'intensité des tensions qui règnent sur les marchés financiers se nourrissent l'une de l'autre et sont amplifiées par la concordance du ralentissement à l'échelle de la planète», estime l'IIF par le biais de ses représentants. Par pays, l'institut prévoit une baisse importante du PIB. C'est le cas aux Etats-Unis, dans quinze pays de la zone euro et au Japon avec une baisse de l'ordre de 1,4% en 2009. Le PIB se contracterait ainsi, selon elle, de 1,3% en 2009 aux Etats-Unis, de 1,5% dans la zone euro, et de 1,2% au Japon. Ce sont les pays émergents qui seront le plus durement touchés par la crise, estime par ailleurs l'IIF. Leur croissance économique totale devrait ralentir de 5,9% prévus pour 2008 à 3,1% en 2009, écrit l'organisation. La croissance de la Chine passerait ainsi de 9,3 à 6,5%, et celle de l'Inde de 6,2 à 5,0%. La Russie verrait, elle, son PIB décroître de 1,5% après une hausse de 5,9% prévue pour 2008, et la croissance du Brésil serait ramenée de 5,5 à 1,5%. Sur un autre plan et toujours en raison de la crise financière, on annonce la décélération du trafic aérien en 2009. Selon les chiffres préliminaires de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) dont le siège est à Montréal, l'augmentation globale du trafic qui a été de 1,8% en 2008, tombe à 0,9% en 2009, avant de rebondir à 5,1% en 2010. «Durant le premier semestre 2008, la demande de transport aérien a subi le contrecoup de prix plus élevés du carburant et des produits de base […] Et la crise financière est venue aggraver cette tendance au second semestre», a souligné l'OACI dans un communiqué repris par les agences.