L'Institut international de la finance (IIF), qui regroupe les grandes banques de 70 pays, s'est inquiété lundi des conséquences néfastes qu'aurait l'établissement d'une liste de banques dites systémiques, c'est-à-dire dont la faillite menacerait la stabilité du système financier. "Il y a (...) de vrais inquiétudes à désigner des groupes d'entreprises comme SIFIs (Systemically Important Financial Institutions, ndlr)", a indiqué Frédéric Oudéa dans un communiqué, le PDG de Société Générale étant la tête du comité en charge de la réglementation sur les fonds propres au sein de l'IIF. "Cela poussera à différencier celles-ci (les banques, ndlr) aux yeux du marché et il y a un risque que cela encourage la concentration", ce qui aggravera le problème plutôt que le résoudre, a-t-il dit. M. Oudéa a ajouté qu'imposer des surcharges en capital aux banques dites systémiques n'est pas la bonne solution pour renforcer leur stabilité. Tirant les enseignements de la crise financière, le comité de Bâle a décidé de durcir la réglementation bancaire pour s'assurer que les établissements de crédit puissent à l'avenir être en mesure de faire face à de nouveaux chocs financiers. Outre un durcissement des exigences en fonds propres, les banques vont devoir se conformer à de nouveaux ratios de liquidité pour permettre aux banques de résister à des retraits importants de dépôts bancaires. Les nouvelles règles sur la liquidité "découragent excessivement les emprunts interbancaires et incitent à une concentration excessive sur la dette souveraine", a tenu à rappeler Frédéric Oudéa. D'après le calendrier retenu par le comité de Bâle, les banques auront toutefois jusqu'en 2018 pour se conformer aux nouvelles normes. Des périodes d'observation sont également prévues. "Il est crucial que le comité de Bâle fasse le plein usage des périodes d'observation et de mise en oeuvre", a fait savoir le PDG de la SocGen. La conférence de presse de l'IIF survient quelques heures seulement après celle organisée en fin de matinée par le président de la République Nicolas Sarkozy pour présenter les priorités de la France dans le cadre de la présidence du G20. La France s'est à cette occasion déclarée favorable à une taxe sur les transactions financières.