Omar Fetmouche, dramaturge et directeur du théâtre régional de Béjaïa a donné un chiffre à méditer : 70% des comédiennes des théâtres professionnels sont issues du théâtre de jeunesse. Selon lui "le théâtre contemporain est pris en charge par les jeunes" dirat-il lors d'une conférence en citant les résultats préliminaires d'une étude menée par ses soins durant la période 2005-2010 et portant sur un échantillon de 300 troupes de théâtre. Le dramaturge a précisé que le ministère de la Culture "a ouvert toutes les portes aux comédiens du théâtre de jeunesse", mentionnant notamment l'obligation faite aux théâtres régionaux de les programmer, ainsi que l'opportunité qui leur est donnée de participer aux compétitions officielles. En ces temps d'incertitudes, Omar Fetmouche a beau jeu de défendre et de compter le nombre de portes ouvertes par le ministère pour les jeunes qui pourtant, à l'Institut dramatique des Bordj El Kiffan, sont en grève depuis jeudi dernier. "Nous remarquons également que le théâtre de jeunesse s'enrichit d'année en année d'éléments universitaires", a noté l'intervenant, précisant qu'actuellement les jeunes compagnies comptent 62 % d'universitaires, alors qu'ils étaient 10% dans les années 70 et 20 % dans les années 80. " Le théâtre de jeunesse s'implante même dans les villages", a indiqué Fetmouche, faisant remarquer que les troupes, organisées sous forme de coopératives ou sous l'égide d'associations culturelles, ont investi les différents créneaux, à raison de 28 % pour le théâtre pour enfants, 36 % pour le théâtre traditionnel (reprise de pièces, traductions, adaptations ou petites créations), 25 % pour le théâtre contemporain et 11 % pour le théâtre expérimental. "Ce théâtre de jeunesse, qui peut donner beaucoup plus au théâtre algérien a, cependant, des contraintes, notamment liées aux moyens financiers malgré l'octroi de subventions et, parfois, à l'insuffisance d'espaces adéquats de répétitions", a affirmé l'auteur de l'étude, préconisant la création d'une structure chargée de suivre le travail des associations à travers un cahier de charges, afin de leur "impulser une plus grande dynamique". C'est drôle, car quand on voit les vrais détenteurs du pouvoir des planches, on remarquera que tous sont des caciques dont Omar Fetmouche lui-même, et que des jeunes il n'y en a point.