Le dernier recensement effectué sur l'habitat précaire fait ressortir, pour la seule ville de Béjaïa, 125 familles vivant dans des conditions précaires, dont seize d'entre elles habitent le sous-sol d'un établissement scolaire au plateau Amimoune depuis déjà une décennie, malgré les différents rapports et procès verbaux dressés par les services de la santé publique, du CTC, de la protection civile et de la commune Ces citoyens ne cessent de faire la navette entre la daïra et l'APC demandant un logement décent sachant qu'un programme de résorption de l'habitat précaire a été mis en place par l'Etat mais ce dernier tarde à voir le jour dans la daïra de Béjaïa. Las d'être éternellement des recasés, ils orientent leur revendication vers le P/APC de la ville avec l'espoir de voir celui-ci plaider leur cause auprès des hautes autorités de l'Etat. Une mission qui ne semble pas être aisée pour l'édile de la ville, ce dernier se " démêlant" pour parvenir à faire entendre le cri de détresse de ces seize familles en mettant l'accent sur le danger qui les guette. Déjà en hiver 2005, menacées par les inondations, les 16 familles du plateau Amimoune furent évacuées en urgence par l'APC vers l'hôtel Soummam, avant de réintégrer leur cave 17 jours plus tard. Cette opération palliative aurait coûté une grosse dépense à la commune. Aujourd'hui encore, la revendication est relancée par ces familles. Quant au P/APC, il reste confronté d'une part à une situation dramatique et alarmante de ses administrés et d'autre part à ses obligations en matière de logement. On se rappellera encore à Béjaïa le recasement des sinistrés de Bir-Slame dans des F1 pourtant bannis par le président de la République, où il a fallu une dérogation ministérielle pour soulager le calvaire de ces sinistrés. Les recasés du plateau Amimoune s'impatientent et veulent faire entendre leur cri de détresse au plus haut niveau des institutions. La situation des recasés du plateau Amimoune n'est qu'une partie apparente de l'iceberg, car l'habitat insalubre et menaçant ruine s'est accru surtout au niveau de la vieille ville où des habitations datant du siècle dernier présentent d'importantes fissures et une dégradation très avancée, souvent menaçant l'effondrement. Peut-être qu'il serait temps d'initier un plan de sauvegarde de l'ancienne ville qui, il faut le dire, renferme un patrimoine inestimable.