L'Italie suit de près la situation politique volatile en Tunisie, repérant un risque de payer plus cher les importations de gaz en provenance d'Algérie et transitant par la Tunisie. Environ un tiers des importations de gaz en Italie provient de l''Algérie via la Tunisie. Les droits de transit de gaz payés à la compagnie tunisienne de pipelines (TTPC) appartenant à la compagnie italienne ENI ont été fixés à un niveau très faible, selon une source gouvernementale italienne citée par Reuters. Mais le nouveau gouvernement tunisien pourrait changer la donne. "La Tunisie peut demander la révision à la hausse due montant de ses droits de transit ... Le gouvernement et l'Eni suivent de près la situation", a dit la source. Une autre source proche du dossier souligne que la Tunisie pourrait demander d'augmenter les droits de transit de gaz au motif que les prix du gaz ont baissé récemment. Rappelons que selon une source gazière italienne et l'opérateur de pipeline Snam Rete Gas, les flux de gaz acheminés via le gazoduc Transmed, lequel traverse la Tunisie, sont passés de près de 95 millions de mètres cubes par jour, début Janvier, à seulement 53 millions de mètres cubes / jour à la mi-janvier. Alors qu'un porte-parole de Snam a pu indiquer que le pipeline semblait fonctionner normalement, les raisons directes de la forte baisse des volumes en provenance de l'Algérie - plus grand producteur de gaz de l'Afrique du Nord - et à destination de l'Italie semblent quelque peu floues à l'heure actuelle. "Nous n'avons aucune preuve de problèmes techniques", a ainsi indiqué Snam Rete Gas, précisant que tout " confinement " (en volumes) était "dû à la stratégie commerciale des expéditeurs." Il est connu que les exportations algériennes de gaz ont baissé de 11 % et que les ventes de GNL sont passées, en dix ans, de 12 à 6% du total des échanges mondiaux, ce qui est dû principalement au manque d'investissements, la production hydrocarbure de l'Algérie a subi un déclin dès l'année 2009, atteignant 222,5 millions Tep dont 150,9 milliards de m3 de gaz naturel, contre 231,9 millions de Tep en 2008.