Le marché américain du GNL est un marché d'avenir et d'importance pour l'industrie gazière algérienne. Pour cela, l'Algérie vise une plus grande place sur le marché américain du GNL, notamment celui de la côte est (Maryland, Massachusetts), où la compagnie s'est réservée des capacités d'accès à plusieurs terminaux. L'Algérie travaille ainsi à augmenter la part de ses exportations sur ce marché, a déclaré mardi, à Washington, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, qui participait à la seconde session du sommet producteurs-consommateurs de GNL. L'objectif est d'augmenter d'environ 35% les capacités d'exportation sur le bassin atlantique. A l'horizon 2015 l'Algérie devrait pouvoir augmenter à 12 milliards de mètres cubes ses exportations de GNL sur le marché américain, exportations qui se situent actuellement entre 6 et 7 milliards, c'est-à-dire faire en sorte qu'un tiers des exportations de Sonatrach de ce produit soit destiné à cette région, a ajouté M. Khelil. En plus de cet objectif d'augmentation de la part des exportations de GNL algérien vers le marché américain, la stratégie projetée par l'Algérie, et principalement Sonatrach, pour renforcer ses positions sur le bassin atlantique, vise également à élargir la gamme de ses interventions sur ce marché pour ne plus être seulement un client mais un partenaire qui aura à bénéficier des infrastructures, des réseaux en place et des technologies nouvelles pour maximaliser ses profits. Après avoir développé des partenariats avec des entreprises en Espagne, Portugal, France, Royaume-Uni et d'autres pays, l'Algérie compte en faire autant avec les Etats-Unis, d'autant que le marché du gaz connaît une explosion rapide qui va devoir mobiliser tous les intervenants sur la chaîne, a noté Chakib Khelil, pour qui l'effort de tous peut être le meilleur garant pour la stabilité du marché et la sécurité des approvisionnements. "Nous cherchons à développer des partenariats avec des sociétés américaines opérant dans l'aval et l'amont pour tirer profit des avantages qu'offre ce marché en nette progression, pouvoir accéder à des équipements et des technologies de pointe, bénéficier des réseaux et des expertises dont elles disposent et valoriser davantage notre potentiel", a encore indiqué le ministre, plaidant pour la création de synergies entre producteurs et consommateurs, le partage de risque et un plus grand effort d'investissement de la part des sociétés de distribution. Par ailleurs, la conférence de Washington organisée par le groupe d'études et de consultation en matière énergétique de l'ancien secrétaire d'Etat américain à l'Energie, Abraham Spencer, et l'Association américaine de l'industrie du gaz, a été l'occasion pour M. Khelil de soulever, à l'instar de son homologue de Trinidad et Tobago et un responsable de l'industrie gazière du Qatar (les invités d'honneur de cette rencontre), divers problèmes rencontrés par l'industrie gazière, à l'échelle mondiale. Il s'agit notamment de la politique des prix, l'environnement international, la frilosité des pays consommateurs à consentir des investissements lourds jusque-là consentis par les pays producteurs et partager le risque dans le développement de nouvelles unités de production mais surtout le coût exorbitant des équipements et de la maintenance. "Nous devons lancer des consultations entre producteurs et consommateurs pour rechercher des solutions à ces goulots d'étranglement si l'on ne veut pas voir de frein mis à l'industrie gazière, alors qu'une demande de plus en plus importante se fait jour", a soutenu le ministre algérien se disant convaincu que l'industrie gazière jouera un rôle majeur dans la croissance économique des prochaines années.