Les banques publiques se mettent enfin au capital investissement. Les pouvoirs publics les avaient pourtant instruites, en 2008, à l'effet de créer des filiales spécialisées dans le leasing et le capital investissement. Depuis, il n'y a que la BDL et la Banque nationale d'Algérie (BNA) qui ont abouti à la création de la Société nationale de leasing, et la Cnep et la Badr qui ont créé la société de Capital investissement Djazaïr Istithmar. Néanmoins, la réactivation des fonds d'investissements par wilaya dotés chacun d'un milliard de dinars, et qui ont été laissés en jachère depuis au moins deux ans, a donné matière à l'investissement dans ce créneau pour les banques. C'est ainsi que Djazaïr Istithmar, pionnier du secteur, s'est vu confier la gestion de 16 fonds. Aussi, et en attendant que la Banque extérieure d'Algérie annoncera demain, des dispositions en rapport avec la gestion des fonds d'investissements de wilayas, la Banque nationale d'Algérie (BNA) a procédé, hier, à la mise en oeuvre à son niveau de la convention signée récemment entre le ministère des Finances et les sociétés de capital investissement pour le financement des PME, dans le cadre des fonds d'investissements de wilayas. Ainsi, la BNA s'est vu confier la gestion de dix wilayas à savoir Adrar, Béchar, Bouira, Boumerdès, El Tarf, Mila, Nâama, Mascara, Mostaganem et Tindouf. Cette convention, faut-il le rappeler, attribue aux sociétés de capital investissement opérationnelles et au nombre de six la mission de gérer les fonds d'investissement de wilayas créés dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009. Ainsi, la banque pourrait intervenir à travers notamment le capital risque, capital développement ou restructuration, capital transmission ainsi que le rachat des participations et parts sociales détenues par un autre capital investisseur, selon le chef de projet capital investissement de la BNA, Samy Djabri. Il a ajouté que chacun de ces modes opératoires stipule une participation de la BNA dans le capital de la jeune société. Cette prise de participation ne doit pas dépasser 49% du capital de la société. En outre, un call center sera mis en service dans le but d'assurer un meilleur suivi des demandes de financement exprimées dans ce cadre, a, pour sa part, assuré le directeur du marketing et de la communication de la BNA, Nacer Khiar. Au total, 24 agences réparties à travers ces 10 wilayas seront impliquées dans l'opération. Dans le cadre de cette convention, la BNA a été mandatée par le ministère des Finances pour faciliter l'accès au financement des sociétés créées par les jeunes promoteurs par le moyen de capital investissement. Outre la BNA, cinq autres sociétés de capital investissement sont chargées de gérer les fonds d'investissement de wilayas, dont chacune est dotée d'une enveloppe d'un milliard de dinars, à raison de 50 millions de DA au maximum pour chaque PME, sauf autorisation directe du ministère des Finances. Les autres établissements concernés sont la Banque extérieure d'Algérie (BEA), Djazaïr Istithmar, la Société algéro-saoudienne d'investissement (Asicom), la Sofinance et la Finalep. Chacune de ces sociétés est chargée de la gestion d'un certain nombre de wilayas en fonction de leurs capacités. Par ailleurs, le volet capital investissement de la BNA devrait être renforcé à la faveur de la finalisation "imminente" d'un accord avec un établissement financier étranger pour la création d'une filière dédiée à ce mode de financement, a annoncé le même responsable, qui n'a pas voulu divulguer le nom ou la nationalité du futur partenaire de la doyenne des banques algériennes. La convention entre le ministère des Finances et les six sociétés de capital investissement définit, notamment, les modalités d'utilisation des Fonds de wilayas, dont la création a été décidée dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009. Elle traite aussi des différents aspects du mandat de gestion, notamment la constitution et la mise à disposition des fonds, le champ d'intervention des sociétés de capital investissement et les modalités de leur intervention ainsi que leur rémunération. Les sociétés de capital investissement qui se sont ainsi vu confier la gestion de ces fonds, vont apporter du capital, ainsi que leurs réseaux et expériences à la création et aux premières phases de développement des jeunes entreprises. Elles auront ainsi à intervenir sur leurs ressources et sur celles des fonds d'investissement mis à leur disposition pour apporter ces financements. S'agissant de la réunion de mardi, M. Djabri a expliqué qu'elle est destinée à la préparation des cadres régionaux de la BNA au niveau des wilayas concernées pour la mise en oeuvre du dispositif et de le vulgariser à leur niveau. Le traitement des dossiers de financement sera entamé dès dimanche prochain, poursuit M. Djabri, assurant que tous les secteurs sont éligibles selon la spécificité de chaque wilaya.