Le gazoduc Medgaz, reliant l'Algérie (Béni Saf) à l'Espagne (Almeria), a été mis en gaz, hier, par M. Noureddine Cherouati, P-dg du groupe Sonatrach et Pedro Miro, président du conseil d'administration du consortium Medgaz. La cérémonie, qui s'est déroulée en présence des cadres de Sonatrach et des représentants des différents actionnaires de Medgaz, a été marquée par l'ouverture symbolique de la vanne du gazoduc. Selon M. Cherouati, le gaz atteindra la ville espagnole d'Almeria après une durée de trois heures. Cette opération, précédée d'une phase d'essai (novembre 2010-janvier 2011), concrétise l'arrivée du gaz à l'autre rive de la Méditerranée pour être exploité durant le premier trimestre 2011, a-t-on indiqué. Les essais techniques liés, entre autres, au fonctionnement des équipements de traitement et de compression de gaz, alimentation en énergie ainsi que la sécurité des installations étaient entamés en juin 2009, alors que la mise à gaz expérimentale des équipements a été effectuée début novembre 2010. Ces essais, bouclés en janvier dernier, ont permis de s'assurer de la fiabilité du gazoduc pour une "exploitation sécurisée". Le gazoduc Medgaz est d'un diamètre de 24 pouces qui traverse la Méditerranée et reliera l'Algérie à l'Europe via l'Espagne. Il est d'une longueur de 1.050 km dont 550 km sur le territoire algérien et d'une profondeur de plus de 2.000 mètres. Le consortium Medgaz, créé en vue de la réalisation de ce gazoduc a été transformé en 2004 en société de construction après avoir achevé les études de faisabilité. La société nationale des hydrocarbures Sonatrach et la compagnie espagnole Cepsa détenaient chacune 20% du capital de Medgaz. Le reste des actions est réparti à parts égales (12%) entre Totalfinaelf, Gaz de France, BP, Iberdrola et Endesa. Le projet a été classé par le gouvernement espagnol en 2004 dans la catégorie ''A", ce qui lui confère un caractère prioritaire dans le plan énergétique espagnol. Son coût global est estimé à plus d'un milliard d'euros dont plus de 420 millions représentant la partie algérienne réalisée dans sa totalité par une main-d'œuvre locale.. S'agissant du volet environnement, une étude d'impact dans la région menée en amont du projet a été approuvée et avalisée par les autorités compétentes, notamment le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement.Le complexe de Beni Saf, situé dans la localité de Sidi Djelloul à mi-chemin du chef-lieu de la wilaya de Aïn Témouchent, est composé de deux infrastructures à savoir: le terminal arrivée du GZ4 acheminant du gaz à partir du gisement de Hassi R'mel sur une distance de 638 km, et la station de compression de gaz destinée à l'Espagne via un tube sous-marin de 200 km de longueur. Le GZ4, dont la capacité annuelle est estimée à 11,4 milliards de mètres cubes, est en grande partie destiné à alimenter le Medgaz (8 milliards m3 par an), la capacité restante étant réservée à fournir du gaz naturel pour les centrales électriques de Hadjret Ennous (Tipaza) et Terga (Aïn Témouchent) ainsi que la zone industrielle d'Arzew en fonction des besoins de chaque installation et aussi de la capacité du pipeline. La station de compression est, quant à elle, composée de trois unités: une unité de filtrage, une autre de détente (décompression de gaz) et une station de comptage dont la mission est de comptabiliser le gaz commercialisé vers l'Espagne. La quantité de gaz commercialisée et comptabilisée par cette unité est soumise à une vérification quotidienne tripartite de la part du fournisseur (Sonatrach), le client (Medgaz) et l'autorité chargée de contrôler le commerce extérieur (Douanes).