La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) organise, le 16 mars prochain, un atelier de réflexion pour développer un nouveau produit d'assurance adapté aux populations rurales, en leur offrant les services de la micro-assurance, annonce mardi la CNMA dans un communiqué. Cette rencontre intervient dans le cadre du programme de modernisation des assurances agricoles, initié par la CNMA, indique cet établissement. Elle regroupera un ensemble d'acteurs impliqués dans l'économie agricole et le renouveau rural, souligne la même source pour qui, ce nouveau produit constitue actuellement "un complément indispensable à la micro-finance". L'atelier permettra de proposer notamment à cette catégorie de population, dépourvue de toute couverture et protection contre de nombreux risques, une assurance à échelle minime appelée communément ''la micro-assurance''. Selon la CNMA, le développement et la diffusion de la micro-assurance n'est encore qu'à son début et ce, malgré des expériences encourageantes avec des approches relativement simples comme les assurances-crédits à mettre à la disposition de larges groupes de populations tout en garantissant un financement équilibré qui va constituer un défi majeur. "La protection contre les aléas de l'agriculture (pertes de récoltes, maladies du bétail, ...) et contre les catastrophes naturelles sont des enjeux majeurs et à moyen terme, l'intégration des systèmes de micro-assurance dans un système de protection sociale plus vaste apparaît, également importante", selon les organisateurs. Pour rappel, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) prévoit, dans le cadre de la modernisation de ses produits d'assurance , de créer en partenariat avec la compagnie Salama Assurances-Algérie une filiale assurance des personnes. Selon un communiqué de la CNMA, un comité technique sera installé dès le début de la semaine prochaine pour travailler sur les conditionnalités et la faisabilité de la création de cette nouvelle entité, ajoute la CNMA. Le comité qui "s'est fixé un délai d'un mois pour finaliser la mise en place de cette filiale, aura également à arrêter la liste des produits à commercialiser, destinés au monde agricole et rural". Il s'agira, entre autres, de produits d'assurances maladie, santé, voyage et "takaful" emprunteur pour faciliter l'accès des agriculteurs aux crédits bancaires. Il s'agira, pour les deux compagnies de proposer des produits d'assurances "adaptés au monde agricole et rural, ses attentes et ses revenus". L'accord intervient dans le cadre de la loi 04-06 du 20 février 2006 complémentaire à l'ordonnance 95-07 du 25 janvier 1995 qui fait obligation à toutes les compagnies d'assurance de séparer l'activité des assurances de personnes de celles des dommages, précise le communiqué. Pour ce faire, les compagnies d'assurance ont jusqu'au 13 mars pour se conformer à cette disposition de loi régissant le secteur des assurances, ajoute-t-il. Notons que la CNMA s'est engagée, depuis plus d'une année, dans un programme de modernisation de ses produits d'assurance, notamment agricoles visant à couvrir toutes les cultures, notamment stratégiques et présenter des contrats qui protègent l'agriculteur et le rendre solvable vis-à-vis des banques. Depuis sa création en 2006, la CNMA devait 80% de son chiffre d'affaires à l'assurance automobile au détriment de l'assurance agricole, qui concernait uniquement la grêle, du fait que la couverture de cet aléa était obligatoire. Actuellement, le risque agricole représente 32% des recettes de la caisse, qui ont atteint 5 milliards de dinars en 2009, un chiffre jamais atteint depuis sa création. Le taux de souscription des agriculteurs aux polices d'assurance de la CNMA est passé de 5% en 2009, à près de 7%, soit 18 000 exploitants actuellement.