Les ministres de l'agriculture et de hauts responsables de plus d'une centaine de pays se sont engagés à revoir le pool mondial de gènes créé par le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture. Ils ont, d'autre part, exhorté les pays qui n'ont pas encore signé ce traité si important pour la biodiversité agricole à le faire le plus tôt possible. Les ministres ont ainsi préparé le terrain à la réunion de trois jours de l'organe directeur du Traité qui se tient à Bali, en Indonésie, du 14 au 18 mars. Ils ont, en outre, adopté une déclaration fleuve destinée à poser des jalons pour le Traité à l'heure où il convient de relever les défis de l'insécurité alimentaire et du changement climatique. Entré en vigueur en 2004, le Traité international sur les ressources phytogénétiques a institué un Système multilatéral grâce auquel les pays membres partagent le matériel génétique de 64 plantes cultivées qui sont, en fait, les plantes les plus importantes pour la sécurité alimentaire puisqu'elles représentent plus de 80 pour cent des cultures consommées par l'humanité. Alors que le blé, le riz et la pomme de terre sont inclus dans le pool de gènes du Traité, la tomate en a été exclue il y a dix ans lors des discussions ayant débouché sur l'adoption du texte. "Plus il y aura de cultures protégées par le Traité et plus le genre humain sera en mesure de protéger et de partager les ressources phytogénétiques en vue de relever l'immense défi de la sécurité alimentaire au cours des prochaines années", affirme Shakeel Bhatti, Secrétaire du Traité. "L'Indonésie est un pays de méga-biodiversité et a constamment joué un rôle pionnier en ce qui concerne le Traité. Aujourd'hui encore, elle a rempli ce rôle en montrant qu'agriculture et environnement peuvent et doivent aller de pair", souligne Bhatti. Aujourd'hui, le Système multilatéral pour le partage juste et équitable des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture comprend un pool de gènes de plus de 1,3 million d'échantillons uniques de cultures. Le Traité comprend aussi un Fonds de partage des avantages qui aide les agriculteurs à conserver et utiliser la diversité génétique au sein de leurs exploitations. L'Espagne, l'Italie, la Norvège et l'Australie sont les principaux donateurs du Fonds de partage des avantages mis en place par le Traité pour aider les paysans pauvres des pays en développement à conserver et à adapter au changement climatique leurs cultures vivrières les plus importantes. Dans leur déclaration, les ministres et hauts responsables gouvernementaux ont également reconnu que le changement climatique menace les ressources génétiques des plantes. Ils reconnaissent que "ces ressources sont essentielles en tant que matière première pour l'amélioration génétique des plantes (soit par les méthodes classiques de sélection soit grâce aux biotechnologies modernes)" et aussi "pour le développement de nouvelles opportunités de marché et pour l'adaptation aux changements imprévisibles de l'environnement". On s'attend à ce que les pays, au cours des assises de Bali, annoncent de nouveaux investissements afin d'élargir les activités et multiplier les projets axés sur la conservation des plantes dans le monde tout en faisant bénéficier le plus grand nombre des avantages qui en découlent.