De hauts responsables de plus de 60 pays, dont 22 ministres, réunis à Rome dans le cadre d'une nouvelle initiative de consolidation du Traité international sur les ressources phytogénétiques et de son Fonds de partage des avantages qui en découlent, ont rappelé qu'il était essentiel de conserver et d'utiliser les ressources génétiques des plantes pour l'alimentation et l'agriculture qui sont menacées dans le monde, indique mercredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Organisée par l'Italie, la réunion s'est ouverte sur une déclaration du ministre italien de l'Agriculture, Giancarlo Galan, qui a appelé les gouvernements à utiliser le Traité "pour surmonter le vieux choc nuisible entre l'agriculture paysanne et la modernité". "Le Traité facilite l'accès au matériel génétique des espèces végétales", a-t-il ajouté, soulignant que depuis son entrée en vigueur en 2004, il y avait eu plus de 800 transferts quotidiens de semences et autre matériel végétal à partir d'un pool génétique de plus de 1,3 million d'échantillons. Il existe aujourd'hui quelque 1 750 banques de gènes dans le monde, qui détiennent ensemble plus de sept millions d'échantillons, affirme la FAO. Pour le secrétaire du Traité, Shakeel Bhatti, la réunion a mis en valeur "la capacité du Traité à relever simultanément plusieurs défis, notamment la perte de biodiversité, les crises alimentaires mondiales, l'adaptation au changement climatique, l'atténuation de la pauvreté et le développement de l'agriculture". La FAO rappelle que le Fonds de partage des ressources, créé en 2008, est considéré par la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique comme "un instrument international clé pour l'adaptation aux variations du climat". Le Traité ratifié par 126 pays, a été reconnu par la Conférence adoptant le récent protocole révolutionnaire de Nagoya comme l'un des quatre piliers du nouveau régime international sur l'accès et le partage des avantages des ressources génétiques, précise l'organisation. A ce jour, le Fonds soutient 11 projets à fort impact en faveur de petits paysans dans quatre régions du monde, selon la même source. Au cours des trois prochains mois, un montant additionnel de 10 millions de dollars sera alloué au renforcement de la sécurité alimentaire en aidant les paysans à adapter leurs cultures au changement climatique, rappelle encore la FAO. Au cours de la réunion, les hauts responsables ont réitéré "la nécessité d'œuvrer afin que les contributions au Fonds atteignent l'objectif des 116 millions de dollars à l'horizon 2014", se réjouit l'organisation.