Les Européens sont de plus en plus nombreux à dire haut et fort leur crainte du nucléaire. Japon oblige, des tests de résistance seront menés dans toutes les centrales d'Europe dans le courant de l'année. Dans ce sens le commissaire européen à l'Energie, l'Allemand Günther Oettinger, annonce qu'il veut faire réviser les normes européennes de sécurité dans les centrales nucléaires en 2012, dans un entretien à paraître vendredi dans le quotidien Handelsblatt. "Je veux vérifier dès 2012 si les normes européennes de sécurité (dans les centrales nucléaires) doivent être renforcées, développées ou améliorées", explique le commissaire européen, alors qu'une telle révision n'était programmée que pour 2014. Oettinger veut s'appuyer sur "les résultats des tests de résistance" que l'UE va mener sur les 143 réacteurs nucléaires européens en activité. Dans un entretien qui devait être diffusé jeudi dans le journal de la chaîne franco-allemande Arte, Günther Oettinger s'est d'ailleurs montré persuadé que ce test "montrera qu'ils ne satisfont pas tous aux plus hautes normes de sécurité". Ces déclarations ont provoqué une vive réaction du ministre français de l'Energie, Eric Besson, dont le pays compte le plus grand parc nucléaire d'Europe, avec 58 réacteurs en exploitation. Celui-ci s'est déclaré "surpris et choqué" par ces affirmations "de nature à inquiéter nos concitoyens et à jeter le discrédit sur une industrie". "Le commissaire Oettinger devra s'expliquer sur ces déclarations lors du conseil extraordinaire des ministres de l'Energie" prévu lundi prochain à Bruxelles, a prévenu Eric Besson. Ce conseil devrait en particulier se pencher sur l'organisation des tests de sécurité, prévus au deuxième semestre 2011, en commençant à définir les critères communs qui seront retenus. Depuis le début de la crise nucléaire au Japon, Oettinger s'est distingué par des déclarations particulièrement alarmistes sur le sujet, utilisant des termes comme "apocalypse" à propos de la situation dans la centrale de Fukushima, où les accidents se multiplient et estimant que les autorités locales avaient perdu le contrôle de cette installation.