A défaut de promouvoir la libre circulation des personnes dans le Bassin méditerranéen, les responsables européens se plaisent à encourager une libre circulation des ressources énergétiques. Ainsi, deux hauts responsables de l'Union européenne ont proposé vendredi lors d'une conférence organisée à Varsovie par la Banque européenne d'investissement (BEI), la création d'un réseau transfrontalier entre les 27 membres de l'UE et leurs principaux partenaires énergétiques en Russie, en Asie centrale et en Afrique du Nord. Le président du Parlement européen Jerzy Buzek est même allé plus loin en proposant de mettre en place un Schengen de l'énergie en référence à la zone de libre circulation entre 25 pays de l'UE, estimant qu'"avec un réseau intelligent et de bonnes connexions, nous pouvons imaginer de l'électricité en provenance de centrales nucléaires russes et ukrainiennes, et de Desertec (projet d'énergie solaire) dans le Sahara". Le commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger a abondé dans le même sens plaidant pour des consultations plus étroites de l'UE avec ses principaux fournisseurs d'énergie. Il a indiqué dans ce sens que " la Tunisie, l'Algérie et d'autres pays de la Méditerranée pourraient se joindre aux discussions sur l'énergie. Il est donc clair que les Européens s'intéressent de très près au potentiel solaire nord-africain. Aussi, la déclaration d' Oettinger laisse entrevoir des possibilités de négociation. Pour sa part, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi a récemment plaidé pour la prudence vis-à-vis des initiatives européennes portant exploitation de l'énergie solaire de la région. tout en accueillant favorablement les projets Desertec et le plan solaire méditerranéen le ministre estime qu'il faut cependant prendre en compte plusieurs aspects notamment la nécessite de considérer les pays de la région comme partenaires efficients et non comme pays qui approvisionnent l'Europe en énergie et en matières premières ou comme marché de consommation des produits d'équipement fabriqués hors de la région. La réalisation de tels projets doit être accompagnée du transfert de la technologie mais aussi de la clarification des sources de leurs financement. Il faut note dans ce contexte que le PSM aspire à construire des stations de production de l'énergie solaire d'une capacité de 20 Gigawatt, d'ici 2020. La réalisation du PSM, nécessite un investissement de près de 50 milliards d'euros. Il s'agit aussi, selon notre ministre de l'Energie de l'ouverture des marchés européens aux produits et aux partenaires maghrébins. Ce seront autant de conditions qu'il faudra mettre sur la table des négociations .