Un média russe est revenu, hier, sur la visite effectuée, il y a quelques jours en Algérie, par Serguei Lavrov, ministre des Affaires étrangères de Russie, soulignant que ce dernier a été accueilli par le président Abdelaziz Bouteflika. "Nous avons eu des consultations stratégiques sur tous les événements qui se déroulent dans cette région du monde extrêmement importante", a résumé Sergei Lavrov.Le diplomate a noté qu'il avait transmis à M. Bouteflika le message du président russe Dmitri Medvedev. "Du point de vue de la Russie, l'Algérie est un pays qui jouit d'une autorité et d'une influence considérable dans le monde arabe, en Afrique, en Méditerranée et sur l'arène internationale, et avec qui la Russie développe, entre autres, la coopération militaire et technique", a noté le diplomate russe. L'état et les perspectives de la coopération bilatérale ont été au menu des négociations de Serguei Lavrov avec son homologue algérien, Mourad Medelci. Les ministres ont dressé le bilan dans une rencontre de presse conjointe, rapporte la même source. M. Lavrov, et M. Medelci se sont penchés sur les ententes obtenues en octobre dernier par les présidents algérien et russe. "Aujourd'hui, nous avons discuté en détail de l'avancement dans la coopération commerciale et économique, dans le domaine de l'investissement, dans la coopération militaire et technique et dans la lutte contre le terrorisme. Nous nous sommes penchés également sur la coopération culturelle et sur le dialogue politique. Nous avons été heureux de constater que des projets d'envergure étaient réalisés ou envisagés dans les domaines de l'énergie atomique, des hydrocarbures, des infrastructures, l'exploitation de l'espace et dans de nombreux autres domaines. Nous avons manifesté notre volonté de mettre en pratique la déclaration sur le partenariat stratégique signée entre la Russie et l'Algérie", a souligné M. Lavrov au même média. "Nous avons discuté, bien entendu, de l'exacerbation de la situation dans de nombreux pays de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient", a continué M. Lavrov. Nous sommes unis dans notre fidélité au droit international, dont le droit des peuples à décider eux-mêmes de leur sort, sans une intervention extérieure. Nous sommes unis dans notre opinion que les conflits doivent être résolus par des moyens pacifiques, sans violence, via un large dialogue démocratique en quête d'un accord national sur les réformes nécessaires. Le processus politique en Algérie suit ce principe, et de ce fait, il est énergiquement soutenu par la Russie. Nous estimons que la situation en Tunisie et en Egypte va se développer dans la même direction. Pour le diplomate russe, le point le plus chaud de la région est la Libye, où les autorités ont eu recours à la force contre la population civile. "Nous sommes persuadés que c'est absolument inacceptable. La Russie a, notamment, appuyé l'initiative de la Ligue arabe d'imposer une zone d'exclusion aérienne sur la Libye afin de défendre la population civile". Il insiste pour dire que les Etats qui mettent en application la résolution 1973 du Conseil de la sécurité des Nations unies "doivent se guider de cet objectif : ne pas faire de victimes parmi les populations civiles, les protéger contre les violences. Je pense qu'une fidélité inconditionnelle au droit international doit être le principal critère des actions que la communauté internationale doit entreprendre dans telle ou telle crise ou conflit. C'est d'autant plus d'actualité aujourd'hui lorsque des phénomènes inquiétants sont observés en la Libye et dans plusieurs autres pays de la région, et nous devons éviter les situations ou à travers une politique de doubles standards nous renforcions les flammes et provoquions de nouvelles flambées de violence". M. Serguei Lavroff, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie conclut en affirmant : "Nous sommes prêts à coopérer sur toutes ces questions, avec l'Algérie et avec d'autres pays de la région, ainsi qu'avec la Ligue arabe et l'Union africaine". Ahmed Sabrer