Le dirigeant libyen Maâmar Kadhafi a appelé, mardi, le "groupe de contact" politique sur la Libye, qui se réunit mardi à Londres, à arrêter l'"offensive barbare et injuste" contre son pays, dans un message publié par l'agence officielle Jana. "Stoppez votre offensive barbare et injuste contre la Libye", a dit le colonel Kadhafi. "Laissez la Libye aux Libyens, vous êtes en train de vous livrer à une opération d'extermination d'un peuple en sécurité et de détruire un pays en développement", a t-il ajouté. "Laissez l'Union africaine gérer la crise, la Libye acceptera tout ce que cette union décidera", a-t-il assuré. Le groupe de contact chargé, aux termes de la résolution 1973, de superviser l'application du régime de sanctions contre la Libye, doit se réunir pour la première fois mardi à Londres, au niveau des ministres des Affaires étrangères. Les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, ainsi que l'ensemble des pays participant à l'opération internationale en Libye, plus l'Union africaine et la Ligue arabe et tous les pays européens désireux de s'y associer, ont été conviés, avait précisé le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. Sur le terrain, Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi semble résister aux rebelles appuyés par les raids aériens de la coalition internationale. Hier matin, ils ont donc dû reculer face aux tirs nourris à l'arme lourde et au mortier des loyalistes. Plusieurs d'entre eux ont déclaré qu'ils attendent les "tirs des avions de Sarkozy" pour reprendre l'avantage militaire et marcher sur Syrte. La jeune femme victime des milices de Kadhafi avait été molesté dans l'hôtel de Tripoli où elle était venue parler aux journalistes occidentaux, ce samedi. Notre envoyé spécial était là et raconte. Ce mardi midi, le Guardian ajoute que le porte-parole du gouvernement, Musa Ibrahim, évoque des poursuites judiciaires contre elle, entamées par les hommes qu'elle accuse de l'avoir violée. Partis de leur bastion de Benghazi, dans l'Est, les insurgés se sont emparés ces dernières 48 heures de plusieurs villages et terminaux pétroliers grâce aux tirs de la coalition internationale qui ont considérablement affaibli les forces du colonel Kadhafi. Une quarantaine de pays et d'organisations régionales sont attendus ce mardi dans la capitale britannique pour la première réunion du "groupe de contact" sur la Libye, chargé du "pilotage politique" de l'opération internationale dont le volet militaire est désormais sous commandement de l'Otan, et de la préparation de l'"après-Kadhafi". "Les Libyens ont besoin de nous sur trois points", a énuméré le Premier ministre britannique, David Cameron dans une allocution ouvrant la réunion. "D'abord, nous devons réaffirmer notre engagement à la résolution de l'ONU et à (notre) alliance élargie... Puis nous devons accélérer l'acheminement de l'aide humanitaire. Troisièmement, nous devons aider la population libyenne à définir son avenir", a-t-il dit. La réunion de Londres rassemble 36 pays, dont les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni - fer de lance des opérations internationales- ainsi que le Koweït, la Jordanie, le Liban, le Maroc, Qatar, la Tunisie, la Turquie et les Emirats arabes unis. L'OTAN et l'ONU sont représentés au plus haut niveau tandis que la Ligue arabe - dont le soutien est jugé critique - n'a dépêché qu'un ambassadeur, Hesham Youssef. L'absence de l'opposition à la conférence a été justifiée par son statut encore officieux et par le fait que la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU ne donne aucun mandat en vue d'un changement de régime. La France et le Royaume-Uni ont d'ailleurs appelé dans une déclaration conjointe le Conseil national de transition (CNT), représentant des rebelles, à "instaurer un dialogue politique national" afin d'"organiser la transition". Washington va par ailleurs dépêcher "rapidement" un émissaire à Benghazi, fief de la rébellion libyenne, et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton rencontrera ce mardi à Londres un représentant de l'opposition, en marge de la grande réunion.