La conférence internationale sur la crise libyenne s'est ouverte hier à Londres en présence d'une quarantaine de pays et d'organisations membres du «groupe de contact» sur la Libye. Dans son allocution d'ouverture, le Premier ministre britannique David Cameron a insisté sur la nécessité, pour les pays engagés dans les opérations militaires en Libye, de veiller au respect de la résolution 1973, adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU. Il a tenu aussi à souligner l'impératif, pour la coalition internationale, d'accélérer l'acheminement des aides humanitaires nécessaires en Libye. Pour sa part, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a annoncé que les raids de la coalition se poursuivront jusqu'à ce que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi se conforme aux demandes de l'ONU. Cette déclaration a été faite au moment où ce dernier appelait le groupe de contact à mettre fin à son «offensive barbare et injuste». «Stoppez votre offensive barbare et injuste contre la Libye», a-t-il dit en ajoutant : «Laissez la Libye aux Libyens, vous êtes en train de vous livrer à une opération d'extermination d'un peuple en sécurité et de détruire un pays en développement.» Il a ensuite assuré : «Laissez l'Union africaine gérer la crise, la Libye acceptera tout ce que cette union décidera.» Hier, les forces de Kadhafi ont réussi à repousser vers l'est les rebelles sur la route de Syrte et ont continué de progresser à Misrata. Un médecin de l'hôpital de la ville a déclaré que l'offensive avait déjà fait au moins 142 morts et 1 400 blessés depuis le 18 mars. En début d'après-midi, les forces pro-Kadhafi ont bombardé les positions rebelles à l'entrée de Ben Jawad, à 140 km à l'est de Syrte. Sur le plan politique, le Conseil national de transition (CNT) a promis des «élections libres et justes» après la chute du colonel Mouammar Kadhafi. Soulignant ses «aspirations à un Etat uni, libre et moderne», le CNT a aussi promis une «constitution nationale approuvée par référendum» qui garantira «la formation de partis politiques et le respect de la liberté d'expression grâce à des médias et des manifestations pacifiques». La France, seul pays avec le Qatar à avoir reconnu le CNT, a annoncé qu'un ambassadeur, Antoine Sivan, était en voie de prendre ses fonctions à Benghazi. Washington va de son côté dépêcher «rapidement» un émissaire à Benghazi, Chris Stevens, et la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, doit rencontrer à Londres un représentant du CNT. L'ambassadrice à l'ONU, Susan Rice, a déclaré que les Etats-Unis «n'excluaient pas» de fournir une assistance militaire aux insurgés libyens afin de les aider à renverser le colonel Kadhafi. A préciser que l'Otan va relayer les Américains et prendre le commandement effectif des opérations demain, soit une journée plus tard que prévu à l'origine. Plus de 330 000 personnes, principalement des étrangers, ont déjà fui les violences en Libye, et environ 9 000 de ces déplacés étaient encore bloqués aux frontières avec l'Egypte et la Tunisie, selon l'ONU. L'agence de l'ONU pour les réfugiés a aussi signalé la présence de «bateaux en détresse» en Méditerranée, avec à leur bord des personnes fuyant les combats en Libye. H. Y.