Le gazoduc Medgaz, acheminant du gaz algérien à l'Espagne via la Méditerranée, est désormais opérationnel à la faveur de sa mise en service commerciale effectuée vendredi. Cette mise en service intervient un mois après sa mise en gaz opérée le 1er mars à Aïn Temouchent par le groupe Sonatrach après un long processus d'essais techniques de sécurité et environnementaux bouclés en novembre 2010. Aussi, Sonatrach a procédé jeudi à Alger à la signature d'accords commerciaux de fourniture de gaz naturel avec ses partenaires espagnols (Cepsa, Endesa, Iberdrola) et le français GDF Suez portant sur un volume annuel global de 8 milliards de m3/an, qui seront acheminés par le gazoduc Medgaz. Les accords d'une durée de 20 ans ont été signés lors d'une cérémonie à laquelle a assisté le ministre de l'Energie et des mines, Youcef Yousfi, qui a annoncé à cette occasion la mise en service commerciale du gazoduc Medgaz à partir de demain vendredi. Le Medgaz, reliant Beni-Saf, sur la côte algérienne, à Almeria en Espagne, a coûté quelque 900 millions d'euros. Sonatrach est actionnaire à hauteur de 36% dans ce gazoduc, Cepsa et Iberdrola à 20% chacune et ENDESA et GDF 12% chacune. Selon M. Yousfi, la conclusion de ces accords permet à l'Algérie de "renforcer son rôle de fournisseur stable et fiable de gaz naturel pour l'Europe". "L'Algérie s'est toujours montrée un partenaire fiable qui n'a jamais failli à ses engagements", a souligné le ministre dans une allocution prononcée à la cérémonie de signature des accords. Il a estimé que la signature de ces accords "témoigne de l'approfondissement des relations économiques et politiques entre l'Algérie, l'Espagne et les autres pays de l'Europe". A la faveur de la signature de ce contrat, la compagnie nationale des hydrocarbures consolide sa position d'acteur direct sur le marché espagnol du gaz naturel, à travers la signature de l'accord commercial avec sa filiale implantée en Espagne, Sonatrach Gaz Comercializadora, a fait remarquer le premier responsable de la compagnie. M. Cherouati a précisé, à ce titre, que "l'Algérie a exporté jusque-là quelque 1 000 milliards de m3 de gaz naturel liquéfiée, essentiellement, vers l'Espagne, l'Italie et la France". Il a affirmé, en outre, que ce gazoduc qui relie directement l'Algérie à l'Espagne a été construit en eau profonde (plus de 2 000 m), ce qui constitue, a-t-il dit, "une prouesse technique". A noter que les accords commerciaux conclus sont une retranscription des protocoles d'accord conclus en 2005 et 2006, préalablement à la disposition finale d'investissement prise en décembre 2006 pour la construction du gazoduc Medgaz. Ce nouveau pipeline constitue la troisième route d'exportation de gaz naturel algérien vers l'Europe, après le gazoduc transmed reliant l'Algérie à l'Italie et le GME à l'Espagne. D'une longueur de 1 050 km, dont 550 km sur le territoire algérien, et d'une profondeur marine de plus de 2 000 mètres, cette canalisation permettra d'acheminer un volume annuel de 8 milliards de mètres cubes extensibles à 16 milliards de mètres cubes sur le moyen terme. Réalisé pour un investissement de près d'un milliard d'euros, le Medgaz prend son départ à partir de la localité côtière de Béni Saf dans la wilaya de Aïn Temouchent pour atteindre Almeria au sud de l'Espagne sur un linéaire de 200 km. Medgaz contribuera, d'une part, à améliorer la sécurité des approvisionnements, étant donné qu'il reliera directement le marché européen à la source d'approvisionnement en gaz algérien, et, d'autre part, c'est la voie la plus économique pour acheminer le gaz naturel au sud de l'Europe. Le diamètre de la canalisation est de 24 pouces (0,6 mètre) pour une pression de 40 bars permettant une vitesse de propulsion de 6 mètres par seconde, soit plus de 21 km/heure. Avec une telle vitesse, le premier mètre cube de gaz atteindra le terminal d'Almeria (sud de l'Espagne) en une dizaine d'heures. Le Medgaz est alimenté à partir du gisement de Hassi R'mel (Laghouat) via le pipeline GZ4 d'une longueur de 638 km et un diamètre de 48 pouces (1,2 mètre) et qui traverse cinq wilayas (Laghouat, Tiaret, Mascara, Oran et Ain Temouchent). D'une capacité totale de 11,4 milliards m3 par an, ce pipeline alimente outre le Medgaz plusieurs installations, notamment les centrales électriques de Hadjret Ennous (wilaya de Tipaza) via une déviation vers l'est, et de Terga (wilaya de Aïn Temouchent) ainsi qu'une partie de la zone industrielle d'Arzew. Dans sa partie algérienne, ce projet comprend une station de compression dotée de trois turbocompresseurs équipés de turbines ainsi que la part ''on-shore'' du gazoduc. Dans sa partie ibérique, il comprend un terminal de réception situé près du port de la ville andalouse d'Almeria.