Les mots, la rime, le beau texte seront en fête à Boumerdès du 18 au 20 avril prochain à l'occasion de la deuxième édition de la "Okadhia" de la poésie populaire nationale. Le rendez- vous débutera , et c'est l'actualité, avec le lancement du mois du patrimoine à la Maison de la Culture Rachid Mimouni, sur initiative de la Ligue maghrébine de la littérature populaire. L'oralité, c'est ce qu'on appelle dans le sens où ce n'est pas un matériau qu'on touche, un patrimoine immatériel. L'oralité, c'est dire ; déclamer, Clamer ses poèmes comme le faisaient dans la période antéislamique les arabes. L'oralité, c'est mettre en scène une suite de mots en l'habillant d'une voix, d'un rythme et d'un ton pour un public. Et ça peut se faire dans des salons huppés, comme dans une simple bibliothèque municipale ou alors dans un marché populaire. L'oralité, est un héritage audio vocal. L'origine de cette poésie arabe orale, remonte à très loin. Avant l'islam, la poésie était d'abord orale. D'abord apprise par cœur, la poésie arabe est ensuite dite, répétée avant qu'elle ne soit écrite. Elle a été gravée dans la mémoire des uns et des autres et conservée de la transmission orale à l'écrit. La poésie arabe est restée un grand patrimoine d'un grand Art oratoire jusqu'à nos jours...La poésie était aussi compétition et duel entre poètes qui soumettaient leur dualité poétique à des jurys parmi le public qui tranchait pour le plus fort en émotions, en construction, et, en faveur du poète le plus audacieux. Organiser des dualités en présence des rois, des chefs de tribu ou des dirigeants était très fréquent; c'était presque un rite. Et les gagnants, et bien ils gagnaient la gloire éternelle dans le milieu proche, et, beaucoup plus loin, vers les contrées les plus lointaines. Grâce au bouche à oreille, les ondes arabes comme on dit, répercutaient le nom du gagnant et son poème. Ainsi le poème arrivait oralement. Ces dualités en présence des dirigeants et des rois faisaient la renommée de beaucoup de poètes orateurs. Mais lors du rendez-vous de Boumerdès, il s'agira pas vraiment de clamer des poèmes même s'il y aura un peu de ça. Les organisateurs ont fait accompagner leur menu de quelques objectifs à atteindre : faire connaître le legs culturel oral, assurer la complémentarité entre les hommes de lettres et les poètes, mettre en exergue la diversité culturelle de l'Algérie et encourager la recherche dans ce domaine. Pour cela, des conférences ainsi que des communications figurent au programme de cette édition qui regroupera des poètes algériens du "chaâbi" et du "malhoun" (poésie lyrique), des chercheurs ainsi que des passionnés de la littérature populaire algérienne dont Othmani Boulerbah de l'université de Laghouat. Le chercheur en littérature populaire, Ferhane Salah du Liban sera l'invité d'honneur de cette édition, selon Ouamane, président de la Ligue maghrébine de la littérature populaire. Il ne faut pas perdre de vue que la première édition de la "Okadhia" de la poésie populaire nationale s'est tenue du 10 au 12 mai dernier en collaboration avec la Maison de la Culture Rachid Mimouni de Boumerdès, sous le thème "Patrimoine et lettres". Le troisième colloque arabe de la littérature populaire est prévu du 4 au 6 mai prochain à la salle El Mouggar. Cette édition à laquelle prennent part 13 pays arabes a été reportée pour des raisons de financement, a-t-il précisé, ajoutant que la clôture de ce colloque sera sanctionnée par la publication d'un ouvrage regroupant toutes les œuvres poétiques présentées lors de cette rencontre. La création de la Ligue maghrébine de littérature populaire a été annoncée à la clôture du 2e colloque arabe de littérature populaire tenu du 24 au 26 février 2009 à Alger. Cet organisme culturel active en Algérie, au Maroc, en Tunisie, en Libye et en Mauritanie. Y a-t-il parmi nos jeunes des férus du verbe bien dit?