A un mois de l'ouverture de la quatrième Conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés (Conférence PMA IV) qui se tiendra à Istanbul, en Turquie, du 9 au 13 mai, l'Assemblée générale a tenu aujourd'hui une réunion de concertation et de préparation avec les représentants de la société civile. Trois débats interactifs ont été menés respectivement sur les thèmes: " Mobilisation des ressources productives pour un développement durable ", " Renforcement des capacités productives et la résilience aux crises mondiale " et " Promotion de la bonne gouvernance et d'un mécanisme de suivi efficace pour le développement ", rapporte un communiqué de presse du service de l'information des Nations unies. " La société civile peut jouer un rôle important dans tous les domaines déjà identifiés, à un mois de la Conférence d'Istanbul, pour renforcer les capacités des PMA à réformer et transformer leur société et leur économie, conjointement avec la communauté internationale ", a indiqué, dans une déclaration liminaire, la Présidente par intérim de l'Assemblée générale, Mme Susan Waffa-Ogoo. " Les domaines dans lesquels les organisations non gouvernementales (ONG) peuvent faire une différence sont l'amélioration de la gouvernance démocratique et de l'état de droit, ainsi que la mise en place d'un environnement propice à la création d'entreprises, au commerce international, au développement industriel et au tourisme ", a-t-elle souligné. ? cette fin, il est indispensable de faciliter les transferts de technologies et d'attirer à nouveau dans ces pays l'investissement étranger direct (IED), a-t-elle préconisé, en se félicitant de la contribution qu'allait apporter à la Conférence PMA IV cette réunion placée sous sa présidence. " Une contribution accrue de la société civile pourra nous donner la possibilité d'améliorer les conditions de vie des personnes qui en ont le plus besoin dans les PMA, a, de son côté, insisté Cheikh Sidi Diarra, haut-représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement. M. Diarra, qui assume la fonction de Secrétaire général de la quatrième Conférence des Nations unies sur les PMA, a souligné la capacité unique qu'a la société civile de créer des coalitions qui vont au-delà des frontières pour pouvoir attirer l'attention sur les besoins des PMA, dont l'accès à un travail décent, le développement rural et l'accès au microcrédit. M. Diarra a noté l'importance que revêtent les recommandations de la société civile pour enrichir les engagements pris par la communauté internationale et les ?tats, mais aussi veiller à ce que les résultats qui sortiront des travaux d'Istanbul soient inclusifs et prennent en compte les attentes de toutes les parties. Pour le Président du Comité préparatoire de la quatrième Conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés, M. Jarmo Viinanen (Finlande), la société civile peut compléter les efforts des gouvernements et du secteur privé dans la mise en œuvre du programme d'action qui sera adopté à Istanbul. Il a émis l'espoir de voir aboutir de manière positive les négociations portant sur le futur projet de programme d'action d'Istanbul, et a souhaité que cela garantisse une participation au plus haut niveau des ?tats à la Conférence PMA IV. Aussi a-t-il encouragé les ?tats membres à accélérer le rythme des consultations à l'approche du 9 mai et à faire preuve d'esprit de compromis pour parvenir à un accord aussi ambitieux que possible. En sa qualité de Président du Bureau de coordination mondiale des PMA, M. Gyan Chandra Acharya (Népal) a rappelé que la résolution 63/227 de l'Assemblée générale reconnaissait la contribution des acteurs de la société civile à la Conférence PMA IV dès le début du processus préparatoire de la rencontre d'Istanbul. Il a souligné l'importance de la société civile pour créer des partenariats plus forts, le rôle de plaidoyer qu'elle joue pour obtenir des mesures politiques clefs et mobiliser des réseaux de soutien, y compris en ce qui concerne les flux de ressources financières, techniques ou de compétences humaines. Même après la Conférence, a-t-il insisté, les acteurs de la société civile peuvent nous aider en suggérant les stratégies et mécanismes les plus idoines pour s'assurer que les PMA et leurs partenaires de développement soient tenus responsables de la mise en œuvre du prochain programme d'action. Le Représentant permanent de la Turquie auprès de l'ONU, pays hôte de la quatrième Conférence des Nations Unies pour les PMA, a jugé que l'autonomisation des pauvres constituait la pierre angulaire du développement des PMA. M. Ertu?rul Apakan a souhaité que le projet de programme d'action reflètera la problématique de l'accès aux terres et aux ressources, y compris pour les femmes. Si cette phase d'appropriation est respectée, les ONG peuvent devenir d'authentiques auxiliaires du changement social et du renforcement des capacités productives des PMA, a-t-il affirmé, et ce, en raison de leur implantation locale et de leur connaissance des communautés. "La tâche la plus urgente à accomplir consiste à élaborer des stratégies ambitieuses et réalisables qui répondent aux contraintes du développement actuelles, qui condamnent trop des gens à de maigres perspectives d'avenir ", a pour sa part estimé M. Arjun Karki, président du Comité directeur de la société civile. C'est pourquoi, il a souhaité que la concertation organisée aujourd'hui à l'ONU soit l'occasion d'écouter les attentes des représentants de la société civile de toutes les régions du monde, notamment en ce qui concerne la nécessité d'opérer un transfert réel de technologies, de procéder à l'annulation de la dette et de garantir un meilleur accès aux marchés aux produits des PMA. "Nous n'avons pas besoin d'une conférence pour reconnaître la responsabilité qu'ont les échecs du passé sur la situation actuelle ", a-t-il ajouté en estimant que la multiplication par 2 (de 24 à 48) du nombre de PMA, depuis la mise en place d'un Bureau des PMA à l'ONU il y a 30 ans, démontre à quel point la communauté internationale a échoué dans sa mission de promouvoir le développement au bénéfice de tous les peuples. A. S.