Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, participera dès aujourd'hui à Doha (Qatar) à la conférence au sommet sur le financement du développement, chargée d'assurer le suivi de la mise en œuvre de la déclaration adoptée à Monterry, au Mexique.En effet, des chefs d'Etat et de gouvernement se réunissent pour une conférence prévue de longue date afin de formuler des recommandations sur les facteurs clefs nécessaires pour alimenter le développement, commerce, aide, investissement, allègement de la dette, mobilisation des ressources nationales, et une structure financière internationale efficace. Cette conférence internationale de suivi des Nations unies sur le financement du développement est supposée devoir évaluer les progrès réalisés concernant le Consensus de Monterrey (2002), un accord Nord-Sud décisif sur les principes du développement. La réunion de Doha, selon l'ONU orientera d'autre part l'agenda de Monterrey vers les défis qui se sont affirmés depuis 2002, comme les changements climatiques, l'alimentation et l'agriculture. Les représentants des Nations unies ont souligné, à cet effet, que l'examen du financement du développement bénéficiera de la participation la plus universelle et inclusive de toutes les réunions officielles intergouvernementales sur des problèmes économiques qui se sont tenues depuis la brusque chute enregistrée sur les marchés financiers durant le second semestre de l'année. Des représentants de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de l'Organisation mondiale du commerce y joueront aussi un rôle essentiel. La conférence de Doha couronne une année de bouleversements extraordinaires sur les marchés financiers. Ce fut une année d'intensification de l'activités des Nations unies concernant le développement avec, notamment durant le premier semestre 2008, la douzième Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, ainsi que la formation d'une équipe de travail à l'échelle du système sur la crise mondiale de l'alimentation. 2008 a connu une activité intense sur les fronts financier et économique. Un resserrement du crédit au niveau international au début de l'année et une chute du taux de croissance économique sont allés de pair avec une montée en flèche des prix des denrées alimentaires, de l'énergie et des produits de base. Les relations commerciales passent par une période de tension, et les fonds souverains, qui offrent de nouvelles perspectives en matière d'investissements transfrontaliers, suscitent à la fois intérêt et méfiance. Dans l'ensemble, les gains obtenus en ce qui concerne le développement et la lutte contre la pauvreté sont compromis. En septembre, au cours d'une réunion de haut niveau tenue à New York, le SG de l'ONU a recueilli des annonces de contribution d'un montant supérieur à 17 milliards de dollars en soutien aux Objectifs du Millénaire pour le Développement, et l'Assemblée générale des Nations unies a tenu en octobre une séance informelle sur la crise financière mondiale. Des séances plénières et six tables rondes interactives se tiendront durant la réunion accueillie par Qatar à partir d'aujourd'hui, au Centre de convention rattaché au Sheraton Doha Resort and Convention hotel. La réunion a été précédée hier par le Forum mondial de la société civile de Doha et par le Forum commercial international. Les gouvernements, les institutions des Nations unies, le secteur privé et les organisations de la société civile tiendront aussi des rencontres parallèles. Cette conférence de Doha se tient à un moment critique, quand plusieurs questions et problèmes qui se sont récemment fait jour et qui attirent beaucoup d'attention seront vraisemblablement discutés. Il sera question plus exactement d'une nouvelle initiative concernant le financement du développement. Trois projets internationaux ont déjà été lancés : l'émission d'obligations pour financer les campagnes de vaccination, l'accord de garanties portant sur la mise au point de vaccins lorsque les motivations commerciales sont insuffisantes et le prélèvement de taxes sur les billets d'avion pour financer une centrale internationale d'achat de médicaments. Une éventuelle "taxe de développement " de 0,005 % sur les opérations de change suscite également un regain d'intérêt, tout comme des taxes coordonnées internationalement sur les émissions de carbone et les achats d'armement. Le rôle des pays à revenu intermédiaire Les pays à revenu intermédiaire (PRI), souvent oubliés lors des débats sur le développement, sont aux prises avec des difficultés qui ne sont pas à la même échelle que celles des pays les plus pauvres. Il n'en reste pas moins qu'ils comptent plus de 40 % des personnes qui vivent dans la pauvreté dans le monde. Le commerce, les investissements et les échanges de technologies entre pays du Sud prennent de l'ampleur et, au fur et à mesure que les PRI plus nantis commencent à devenir des donateurs d'aide, on commence aussi à attendre d'eux qu'ils prennent une part plus grande dans l'économie mondiale. Les remous actuels du marché mettent en relief l'instabilité et le manque de transparence qui caractérisent aussi bien les nouveaux instruments financiers que les marchés financiers en général. On s'intéresse davantage au renforcement des modalités nationales et internationales de mise en place de normes, d'échange d'informations et de coordination entre les institutions en charge des directives fiscales et monétaires et de la supervision, et à l'approvisionnement en liquidités et au règlement des crises bancaires, entre autres. Selon la réflexion des Nations unies, le financement est l'un des quatre volets de la feuille de route de Bali. De pair avec la technologie, c'est un des deux moyens dont aucun pays ne peut se passer pour réduire fortement l'émission des gaz à effet de serre et pour s'adapter aux changements climatiques. Une de s questions des plus importantes est de savoir si les mécanismes existants, et plus particulièrement leurs méthodes de gouvernance, peuvent contribuer au financement nécessaire et à ce dont d'autres mécanismes auraient besoin.