La soixante-cinquiéme session de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui a commencé le 23 septembre dernier, est placée sur le thème de la "Gouvernance mondiale ". En ouvrant la première partie des travaux, le Président de la session, M. Joseph Deiss (Suisse), a convaincu les Etats membres du fait que l'Assemblée générale doit être le lieu de convergence des forces et des institutions appelées à mettre en place et à assumer la gouvernance mondiale ". Nous devons, a dit le Président de cette session, prôner une Organisation des Nations Unies forte, inclusive et ouverte. D'après le communiqué émis par le département de l'information de l'ONU, cette année (2010 NDLR), le débat général de l'Assemblée a été précédé ou suivi de Réunions de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la suite à donner à la Stratégie de Maurice sur les petits Etats insulaires en développement (PIED) et l'Année internationale de la biodiversité. Au premier jour du débat général, le 23 septembre, le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon a regretté la " nouvelle politique de la polarisation " selon laquelle " certains insistent pour établir des divisions artificielles entre-eux " et " nous et se refusant au moindre compromis ". Pour l'ONU, a estimé le secrétaire général, la voie à suivre est celle de la collectivité, " l'esprit même de la gouvernance mondiale ". C'est de nouveau sous le signe d'une crise économique et financière persistante que la Deuxième Commission a tenu ses travaux, du 4 novembre au 1er décembre 2010. Au cours de cette soixante-cinquième session de l'Assemblée générale, la Commission s'est réunie en séances publiques à 33 reprises. Les délégations ont négocié et adopté 40 projets de résolution, dont 4 à l'issue d'un vote, ainsi que 3 projets de décision. Une dizaine de projets de résolution ont été adoptées, dont 8 ont trait aux questions de développement durable et de protection de l'environnement, plus que jamais au centre des préoccupations de la Deuxième Commission, indique le texte du communiqué. En adoptant ses projets de résolution de la Deuxième Commission a transmis à l'Assemblée générale des recommandations liées entre elles par la volonté de trouver des solutions aux crises qui affectent tout particulièrement les pays en développement. La Commission a innové en présentant un projet de résolution sans précédent sur la contribution que peut apporter la culture quand elle est mise au service du développement. Elle est également parvenue à conclure ses travaux au moment où débutait à Cancun, au Mexique, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC), une question qui relève également du mandat de la Commission. Les recommandations faites par la Commission économique et financière dans les textes ont été entérinées par le l'Assemblée, le 20 décembre 2010. outre son débat général et ses débats thématiques, la Commission a organisé quatre tables rondes sur des questions aussi diverses que l'appui international à apporter aux pays en voie d'être radiés de la liste des pays les moins avancés (PMA) ; le suivi de la Réunion plénière de haut niveau de l'Assemblée générale sur les OMD dans le contexte des changements climatiques ; et les préparatifs de la Conférence de Rio sur le développement durable (Rio+20). Parmi les résolutions adoptées à l'issue d'un vote, deux textes présentés par le Yémen, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, reflètent les divergences de vues sur la manière de mettre fin aux situations de crises. La première de ces résolutions, qui porte sur le commerce international et le développement, recommande à l'Assemblée générale de souligner la nécessité de s'opposer à toutes " mesures et tendances protectionnistes ", dont les subventions agricoles, et de supprimer toute mesure de ce type qui aurait déjà été prise. Aux termes de ce texte, l'Assemblée serait également tenue d'insister sur l'importance d'un " système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable " pour contribuer à la croissance, au développement durable et à l'emploi ". Préoccupée par l'absence de progrès dans les pourparlers du Cycle de négociations commerciales de Doha, l'Assemblée générale invite à nouveau, par ce texte, tous les pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en particulier les pays développés, à faire preuve de la souplesse et de la volonté politique nécessaire pour faire sortir ces négociations de l'impasse. Dans une autre résolution, celle-ci adoptée par consensus, la Deuxième Commission a recommandé à l'Assemblée de souligner que le prompt aboutissement du Cycle de négociations de Doha à " un accord équilibré, ambitieux, global et axé sur le développement " donnant au commerce international un " regain de vigueur dont il a bien besoin " et stimulerait la croissance et le développement économiques. Présenté chaque année depuis 1974, l'autre projet de résolution, qui a requis un vote, recommande à l'Assemblée générale de réaffirmer qu'il faut continuer de s'employer à instaurer un " nouvel ordre économique international " fondé sur les principes " d'équité, d'égalité souveraine, d'interdépendance, d'intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les Etats ". Deux autres textes adoptés par la Commission plaident en faveur d'un renforcement du rôle des Nations Unies, à l'heure où la crise financière et économique mondiale a imprimé un nouvel élan aux débats sur la réforme du système financier international et de son architecture. La commission recommande à l'Assemblée générale de réaffirmer que l'ONU est " bien placée " pour rendre part aux diverses réformes qui visent à améliorer et à renforcer le fonctionnement du système financier international et sa structure et à les rendre plus efficaces. La Commission économique et financière a en outre recommandé à l'Assemblée de souligner la nécessité de répondre à la préoccupation face à la représentation des pays en développement dans les " principaux organes normatifs " et d'associer plus étroitement ces pays à la " prise de décisions et au processus de normalisation internationaux dans le domaine économique ". Dans ce contexte, " un mécanisme de surveillance efficace et ouvert ", devrait être au centre des efforts de prévention des crises, recommande la Deuxième Commission qui souligne également l'importance " d'accroître l'efficacité de la réglementation et des dispositifs de contrôle dans toutes les grandes places financières ".