C'est le printemps, et selon un rite instauré de façon inspiré, il y aura fête….de la poésie. Poésie déclamée, poésie slamée, poésie dite par plusieurs voix. Le Centre culturel français d'Alger (CCF) célèbre à partir de demain et jusqu'au 07 avril prochain à la Galerie Benyaa, le printemps des poètes. Un rendez- vous bien installé depuis 1999, en France et au Québec, tout comme c'est le cas pour la fête de la musique chaque 21 juin, solstice de l'été.On dit et ce n'est jamais vérifié que les muses de la passion et de l'inspiration descendent quand fleurissent les muguets dans les alvéoles des hommes où prend racine un ornement de mots. Ça devient cette succession savante de verbes et de mots qui saisissant l'invisible et le profond devient ce qu'on appelle poésie. Poètes et poétesses sont invités au Centre culturel français d'Alger pour dire la quintessence d'une partie du monde. Des poètes y en aura beaucoup et de nombreux pays à partir de demain. Ils s'appellent entre autres Edith Azam de France, Mohammed Bennis du Maroc, Abderezak Boukebba, Hadjira Oubachir et Habib Tengour d'Algérie, Casimiro de Brito du Portugal, Bernard Noël de France et Stratis Paschalis de Grèce, et seront accompagnés des artistes, Angélique Ionatos, Noureddine Saoudi, Katerina Fotinaki et Thierry Legeai. La modératrice de ce rendez-vous de printemps c'est la très dynamique Samira Negrouche qui a elle-même eu à signer des recueils équivoques. Son tout dernier recueil est intitulé lyriquement, " Le jazz des oliviers", l'olivier étant selon les saisons un arbre généreux et pas exigeant. Ça sera donc la fête du verbe, la fête des mots réinvitée dans un langage chargé de sens et de ton. Demain, à 17h pile, une table sera dressée pour que les poètes de la méditerranée y prennent place pour une savoureuse texture autour du thème consacré cette année à la Méditerranée. Chaque édition tente de mettre en avant un sujet particulier sur lequel il sera alors possible de composer selon son inspiration : la ville en 2006, l'amour ("Lettera amorosa") en 2007, "l'éloge de l'autre " en 2008, " le rire " en 2009, " Couleur femme " en 2010, " D'infinis paysages " en 2011, mais le CCF a choisi la Méditerranée comme un attribut du paysage. Y a une raison, c'est qu'une anthologie des Poètes de la méditerranée vient juste d'être publiée au éditions Gallimard. Une édition qui comporte un certain nombre de poètes qui d'ailleurs seront à Alger pour fêter avec leur langage un printemps particulier. S'y associent d'autres poètes qui parleront de leur rapport à la Méditerranée comme lieu de vie et imaginaire poétique. A l'occasion ; il y aura Casimiro de Brito, Stratis Paschalis, Hadjira Oubachir et Habib Tengour avec une participation inédite, celle de Angélique Ionatos, chanteuse, musicienne et compositrice grecque. Le soir à l'heure du crépuscule, vers 19h, des lectures seront faites avec la voix chevrotante de poésie comme celle de Bernard Noël, Edith Azam, Mohamed Bennis et Abderrazak Boukebba, accompagnées d'interventions musicales de Angélique Ionatos et du fameux musicologue algérien, rompu à la musique chaâbie et andalouse, Noureddine Saoudi. Mercredi, avant dernier jour, se tiendra à la galerie d'art de Farid Benyaa, toujours au crépuscule vers 19h, de nouvelles lectures avec Edith Azam, Mohammed Bennis, Abderrazak Boukebba, Casimiro de Brito, Bernard Noël, Hadjira Oubachir, Stratis Paschalis et Habib Tengour. Ils seront accompagnés mélodieusement d'interventions musicales signées Katerina Fotinaki. Le jour de la clôture prévue ce jeudi, après le dejeuner vers 14h30, une table ronde sera animée à la cafétéria du CCF. Il sera donc question tout au long de ces trois jours, d'un véritable voyage à travers les signes et les symboles d'un langage que seuls les artistes peuvent en inventer. Toujours pour le dernier jour et à l'heure du goûter vers 17h, les lectures reprendront, mais cette fois-ci dans les jardins du CCF avec Casimiro de Brito, Habib Tengour, Hadjira Oubachir et Stratis Paschalis. Le soir, vers 19h, la fête des mots battra son plein grâce à un concert d'Angélique Ionatos avec Katerina Fotinaki. Ça se passera au jardin et c'est baptisé, " Comme un jardin la nuit " un titre qui renvoie au formidables déambulations dans la forêt des sens des mille et une nuits.