«Je sais que la poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi», disait Cocteau. «De la musique avant toute chose», disait Verlaine. La Compagnie de la Gare puis celle du Grain de Sable s'évertuent à concilier ces deux propos cette semaine au CCFA. «Je sais que la poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi», disait Cocteau. «De la musique avant toute chose», disait Verlaine. La Compagnie de la Gare puis celle du Grain de Sable s'évertuent à concilier ces deux propos cette semaine au CCFA. Comme chaque année à cette même période, le Centre Culturel Français d'Alger (CCFA) célèbre le Printemps des poètes. Représentations théâtrales, lectures, ateliers d'écriture et concours de poésie ont, de tout temps, constitué les éléments de cette manifestation. Habitués à cette profusion d'événements, les amoureux de la poésie ont été quelque peu déçus de constater que la manifestation de cette année ne retiendra que deux dates. A peine lancée, dimanche dernier, la «saison» sera close, jeudi prochain. Est-ce que la poésie, lassée de n'avoir pour elle qu'une saison, bouderait et commanderait qu'on l'évoque à plein temps ? Dimanche dernier, c'était la Compagnie de la Gare qui était montée sur les planches pour un duo vocal à cordes. Fait inhabituel, la salle du CCF n'était qu'à moitié pleine. Mustapha Aouar a fait une lecture de poésie de Desnos, de Verlaine et d'Aragon, accompagné d'Eric Recordier à la contrebasse, pour éclairer ses syllabes. Avec une sorte de «lecture automatique» et instinctive, la déclamation de Mustapha Aouar épousait parfaitement les poèmes surréalistes de Robert Desnos. Hélas, poussées continuellement dans la même direction, cette allure et cette même façon de lire, frisant la caricature d'un jazzman par moments, ne pouvait plus s'accorder aux poèmes de Paul Verlaine ou de Louis Aragon, tel que dans Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Si merveilleusement chanté par Léo Ferré : «Cœur léger cœur changeant cœur lourd Le temps de rêver est bien court Que faut-il faire de mes jours Que faut-il faire de mes nuits Je n'avais amour ni demeure Nulle part où je vive ou meure Je passais comme la rumeur Je m'endormais comme le bruit.» La contrebasse aidant, l'artiste semblait vouloir imposer un rythme précis aux différents textes, en dépit de leur musique intérieure. C'est du moins ce qu'ont pensé certains présents. En vérité, Mustapha Aouar possède son propre cachet et, dans son micro, certains vers ont joui, et d'autres ont souffert. Le deuxième et ultime événement du Printemps des poètes de cette année aura lieu jeudi prochain (2 avril). La Compagnie le Grain de Sable fera des lectures poétiques de l'œuvre de Jacques Prévert, profuse en tous genres (Poèmes, scénarios et dialogues de Films, chansons, etc.). Le Grain de Sable est une compagnie française de théâtre professionnel créée en 2000. Ces membres sont Valentine Cohen, Philipe Müller, Vincent Vernillat et Claude Clin (piano). Avant d'atterrir à Alger, la compagnie avait donné trois représentations au CCF de Annaba au courant de cette semaine. Bien que la programmation de cette année fût assez pauvre à l'occasion du Printemps des poètes, il ne faut pas omettre que le CCF est pratiquement la seule institution qui accorde une valeur à cet événement. Comme chaque année à cette même période, le Centre Culturel Français d'Alger (CCFA) célèbre le Printemps des poètes. Représentations théâtrales, lectures, ateliers d'écriture et concours de poésie ont, de tout temps, constitué les éléments de cette manifestation. Habitués à cette profusion d'événements, les amoureux de la poésie ont été quelque peu déçus de constater que la manifestation de cette année ne retiendra que deux dates. A peine lancée, dimanche dernier, la «saison» sera close, jeudi prochain. Est-ce que la poésie, lassée de n'avoir pour elle qu'une saison, bouderait et commanderait qu'on l'évoque à plein temps ? Dimanche dernier, c'était la Compagnie de la Gare qui était montée sur les planches pour un duo vocal à cordes. Fait inhabituel, la salle du CCF n'était qu'à moitié pleine. Mustapha Aouar a fait une lecture de poésie de Desnos, de Verlaine et d'Aragon, accompagné d'Eric Recordier à la contrebasse, pour éclairer ses syllabes. Avec une sorte de «lecture automatique» et instinctive, la déclamation de Mustapha Aouar épousait parfaitement les poèmes surréalistes de Robert Desnos. Hélas, poussées continuellement dans la même direction, cette allure et cette même façon de lire, frisant la caricature d'un jazzman par moments, ne pouvait plus s'accorder aux poèmes de Paul Verlaine ou de Louis Aragon, tel que dans Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Si merveilleusement chanté par Léo Ferré : «Cœur léger cœur changeant cœur lourd Le temps de rêver est bien court Que faut-il faire de mes jours Que faut-il faire de mes nuits Je n'avais amour ni demeure Nulle part où je vive ou meure Je passais comme la rumeur Je m'endormais comme le bruit.» La contrebasse aidant, l'artiste semblait vouloir imposer un rythme précis aux différents textes, en dépit de leur musique intérieure. C'est du moins ce qu'ont pensé certains présents. En vérité, Mustapha Aouar possède son propre cachet et, dans son micro, certains vers ont joui, et d'autres ont souffert. Le deuxième et ultime événement du Printemps des poètes de cette année aura lieu jeudi prochain (2 avril). La Compagnie le Grain de Sable fera des lectures poétiques de l'œuvre de Jacques Prévert, profuse en tous genres (Poèmes, scénarios et dialogues de Films, chansons, etc.). Le Grain de Sable est une compagnie française de théâtre professionnel créée en 2000. Ces membres sont Valentine Cohen, Philipe Müller, Vincent Vernillat et Claude Clin (piano). Avant d'atterrir à Alger, la compagnie avait donné trois représentations au CCF de Annaba au courant de cette semaine. Bien que la programmation de cette année fût assez pauvre à l'occasion du Printemps des poètes, il ne faut pas omettre que le CCF est pratiquement la seule institution qui accorde une valeur à cet événement.